DiscoverDroit dans la Gueule du Loup by Melissmell. Find album reviews, track lists, credits, awards and more at AllMusic.
Câest trĂšs excitant dâĂȘtre ici, nous sommes trĂšs contents.
Avecson clan, Tany Zampa a régné sur Marseille pendant prÚs de vingt ans : meurtres, boßtes, filles, stups, rackets Féroce et habile, il
Profitantdu manque de cohĂ©rence de la politique Ă©nergĂ©tique de lâUE, Vladimir Poutine souffle le chaud et le froid sur le marchĂ© europĂ©en et amorce un mouvement de dĂ©stabilisation politique
7YiAhj. 31 May, 2020 [Gratuit-720p] Dans la gueule du loup 1951 streaming vf 1951 film complet vostfr, regarder~ The Mob 1951 film complet streaming vf en français, Dans la gueule du loup streaming vf 1951 français en ligne complet gratuitDans la gueule du loup 1951Titre original The MobSortie 1951-09-07DurĂ©e 87 minutesĂvaluation de 15 utilisateursQualitĂ© 720pGenre CrimeEtoiles Broderick Crawford, Betty Buehler, Richard Kiley, Otto Hulett, Matt Crowley, Neville Brand, Ernest BorgnineLa langue VFMots-clĂ©s undercover cop, film noirSloganDans la gueule du loup - Synopsis Un agent secret enquete sur la corruption dans un port controle par la Film Dans la gueule du loup 1951 Stream Complet Vf Streaming Complet Regarder Dans la gueule du loup 1951 en ligne dĂ©bloquĂ©Regarder Dans la gueule du loup 1951 reddit en ligne gratuitTĂ©lĂ©charger Dans la gueule du loup 1951 film complet youtubeTĂ©lĂ©charger Dans la gueule du loup 1951 fuite film completRegarder Dans la gueule du loup 1951 bonne qualitĂ© en ligneRegarder Dans la gueule du loup 1951 film complet dailymotionTĂ©lĂ©charger Dans la gueule du loup 1951 sous-titreRegarder Dans la gueule du loup 1951 en ligne gratuit yesmoviesTĂ©lĂ©charger Dans la gueule du loup 1951 film complet en ligneTĂ©lĂ©charger Dans la gueule du loup 1951 non s'inscrireDans la gueule du loup 1951 regarder des films en ligneRegarder Dans la gueule du loup 1951 maintenant libreRegarder Dans la gueule du loup 1951 sur firestickRegarder Dans la gueule du loup 1951 en ligne justwatchRegarder Dans la gueule du loup 1951 film complet en ligne gratuit hd redditRegarder Dans la gueule du loup 1951 tĂ©lĂ©charger gratuitementRegarder Dans la gueule du loup 1951 gratuit de bonne qualitĂ©TĂ©lĂ©charger Dans la gueule du loup 1951 film complet google driveRegarder Dans la gueule du loup 1951 meilleure qualitĂ© en ligneRegarder Dans la gueule du loup 1951 en ligne gratuit zmovieRegarder Dans la gueule du loup 1951 uk putlockers123movies st watch Dans la gueule du loup 1951TĂ©lĂ©charger Dans la gueule du loup 1951 via fzmoviesTĂ©lĂ©charger Dans la gueule du loup 1951 bande-sonRegarder Dans la gueule du loup 1951 sans vous inscrireTĂ©lĂ©charger le film Dans la gueule du loup 1951 blu rayRegarder Dans la gueule du loup 1951 en directTĂ©lĂ©charger Dans la gueule du loup 1951 en hindi qualitĂ© hdRegarder Dans la gueule du loup 1951 en ligne en 4kRegarder Dans la gueule du loup 1951 au cinĂ©maTĂ©lĂ©charger le film Dans la gueule du loup 1951 zenomovieRegarder Dans la gueule du loup 1951 sous-titresTĂ©lĂ©charger Dans la gueule du loup 1951 film complet en qualitĂ© hdRegarder Dans la gueule du loup 1951 letmewatchthisRegarder Dans la gueule du loup 1951 regarder en ligne gratuitementRegarder Dans la gueule du loup 1951 genvideosRegarder Dans la gueule du loup 1951 pas d'inscriptionTĂ©lĂ©charger Dans la gueule du loup 1951 regarder en ligneRegarder Dans la gueule du loup 1951 en ligne hd dvd qualitĂ©Regarder Dans la gueule du loup 1951 gomovies hdRegarder Dans la gueule du loup 1951 reddit 123moviesRegarder Dans la gueule du loup 1951 netflixRegarder Dans la gueule du loup 1951 blu ray en ligne gratuitRegarder Dans la gueule du loup 1951 bonne qualitĂ©TĂ©lĂ©charger Dans la gueule du loup 1951 avec sous-titres anglaisRegarder Dans la gueule du loup 1951 rapidvideo
Navigation principale Cinéma News Le cahier critique Sorties Cinéma Horaires et salles Prochainement Box-Office Photos Videos Dossiers Séries News Photos Vidéos Dossiers Toutes les séries TV News Photos Vidéos Dossiers Audiences Télé DVD / VOD News Photos Vidéos Bandes-Annonces People News Toutes les stars Photos Vidéos Dossiers Cinéma Films Dans la gueule du loup Film Séances News Bandes-annonces Photos Casting Critiques DVD / VOD VOIR CE FILM SUR Offres VOD de Dans la gueule du loup Pas d'offres actuellement. Casting de Dans la gueule du loup Vidéo à la une Premiere en continu Le guide des sorties Jeux concours NEWSLETTER
Regarder maintenant StreamingM'avertir Dans la gueule du loup n'est pas disponible en streaming. Laissez-nous vous avertir quand vous pourrez le Casting RĂ©suméà Berlin, le corps de Darijo, fils dâimmigrĂ©s croates, est retrouvĂ© dans un bois deux ans aprĂšs sa disparition. Le jeune garçon de 11 ans vivait dans la riche villa de GĂŒnter Reinartz, un homme d'affaires chez qui sa mĂšre, Lida, faisait le mĂ©nage. La jeune femme sâest depuis mariĂ©e avec son ancien employeur. Elle vit avec lui et ses deux fils, Tristan et Siegfried. Lors de la disparition de l'enfant, les enquĂȘteurs avaient supposĂ© quâil avait Ă©tĂ© enlevĂ© par erreur, confondu avec lâun des fils du riche entrepreneur. Son autopsie, qui rĂ©vĂšle des traces de maltraitance bien antĂ©rieures Ă son enlĂšvement, vient rĂ©futer cette hypothĂšse. Quels secrets cache la famille de GĂŒnter ? D'oĂč vient la colĂšre de Darko, le pĂšre de Darijo ? Que savent vraiment Tristan et Siegfried de cette tragique affaire ?OĂč regarder Dans la gueule du loup en streaming complet et lĂ©gal ?Nous ajoutons rĂ©guliĂšrement de nouveaux services de VOD et SVOD mais nous n`avons pas trouvĂ© d`offre pour "Dans la gueule du loup" en streaming. Veuillez revenir plus tard pour voir si une offre a Ă©tĂ© ajoutĂ©e.. Ca pourrait aussi vous intĂ©resser Prochains films populaires Prochains films de Crime & Thriller
1La science, on ne le dira jamais assez, est jeune â en tout cas si lâon entend sous ce mot, science », le mode prĂ©sent de production des connaissances que nous appelons scientifiques, et pas seulement ces connaissances elles-mĂȘmes. Car câest bien la façon dont nous faisons la science, et ce que nous en faisons, qui nous pose tant de redoutables problĂšmes aujourdâhui. On ne saurait guĂšre, pour remonter aux origines de cette science, de notre science, retourner en deçà du XVIIe siĂšcle et de sa rĂ©volution souvent appelĂ©e galilĂ©enne », Ă si juste titre. La science est jeune, donc. Nouvelle venue dans le concert des arts et mĂ©tiers, elle a besoin dâĂȘtre Ă©duquĂ©e, cultivĂ©e, policĂ©e. Encore adolescente, elle peut mal tourner. Elle a besoin de savoir qui elle est, de prendre une pleine conscience de sa nature propre, pour connaĂźtre ses limites et dompter ses tentations. 1 LĂ©vy-Leblond, 1984, 1986, 2004. Les rĂ©fĂ©rences bibliographiques, dont la nature mĂȘme de ce texte e ... 2 Sarraute, 1956. 2Dans cette mise en culture1 », un rĂŽle majeur revient, bien sĂ»r, Ă la littĂ©rature parce quâelle apporte ce quâelle seule peut donner aux lecteurs une connaissance approfondie, plus complexe, plus juste que celle quâils peuvent avoir par eux-mĂȘmes de ce quâils sont, de ce quâest leur condition, de ce quâest leur vie2 ». En un temps oĂč notre condition, notre vie sont soumises de plein fouet Ă lâimpact de la technoscience, la littĂ©rature peut nous en donner une connaissance plus complexe et plus juste » que beaucoup dâanalyses thĂ©oriques, quâelles soient historiques, Ă©pistĂ©mologiques ou sociologiques. Et cela vaut dâabord pour les scientifiques, dont lâenfermement dans leurs laboratoires ne facilite guĂšre la prise de conscience. Ce qui suit peut ainsi ĂȘtre conçu comme une contribution Ă la mise en Ćuvre du Connais-toi toi-mĂȘme » socratique, Ă lâusage des scientifiques et â qui peut le plus, peut le moins ! â des profanes. 3 Friedman et Donley, 1985. 4 Braffort, 1995. 5 Levi, 1990. 6 Voir aussi Pynchon, 1990. 3Câest donc dĂ©libĂ©rĂ©ment que je mâintĂ©resserai plus Ă ce que la littĂ©rature peut donner Ă la science quâĂ ce quâelle lui prend. Depuis longtemps, certes, la pratique littĂ©raire a puisĂ© dans lâactivitĂ© scientifique nombre dâimages, de mĂ©taphores, de modĂšles, de formes â et de nombreuses Ă©tudes ont Ă©tĂ© consacrĂ©es Ă ces emprunts. Ă titre dâexemple, chacun sait ce que Les affinitĂ©s Ă©lectives de Goethe doivent Ă la chimie ; les bouleversements de la physique au dĂ©but de ce siĂšcle relativitĂ© einsteinienne, thĂ©orie quantique nâont pas Ă©tĂ© sans influence sur des auteurs tels que Virginia Woolf, Faulkner ou Joyce3 ; quant aux mathĂ©matiques dites modernes et leur axiomatisation Ă la Bourbaki, les Ă©crivains de lâOulipo â Queneau, Roubaud, Perec, Calvino, etc. ont suffisamment explicitĂ© lâinspiration quâils y trouvaient4 ; Primo Levi a lui-mĂȘme montrĂ© comment le chimiste en lui nourrissait lâĂ©crivain5 ; et les rĂ©fĂ©rences de Pynchonâ Ă commencer par Lâarc-en-ciel de la gravitĂ© â ne sont pas moins Ă©videntes6. Mais outre quâil serait fort prĂ©somptueux de ma part de mâavancer sur le terrain de la critique littĂ©raire, je souhaite plutĂŽt renverser le courant et montrer tout ce que, rĂ©ciproquement, nous avons Ă gagner en examinant le spectre de la science au travers du prisme de la littĂ©rature... Ce petit guide de lecture, un simple carnet de notes, nâa Ă©videmment aucune prĂ©tention Ă lâexhaustivitĂ© et ne fait quâexplorer quelques pistes Ă suivre. Pour un voyage autour de la science, voici donc quelques-uns des livres que je conseillerais dâemporter. 4Et dâabord, demandons Ă la littĂ©rature de nous prĂ©senter la science, et ceux qui la font. Car la tour dâivoire est pauvre en miroirs. Et les scientifiques ne connaissent guĂšre leur image. Il est heureusement des livres oĂč trouver ces reflets. Et si dâaucuns jugent ces miroirs dĂ©formants, câest peut-ĂȘtre quâils ne sont que grossissants et mettent prĂ©cisĂ©ment en lumiĂšre les traits les plus caractĂ©ristiques de leurs objets â traits qui nâont aucune raison dâĂȘtre les plus flatteurs. 5On sait le poids croissant que la science a exercĂ© sur la culture au XIXe siĂšcle, et comment on lui a reprochĂ© dâĂ©touffer la sensibilitĂ©, de dĂ©senchanter le monde, de trivialiser toute aspiration morale ou esthĂ©tique. Flaubert, plus que tout autre, tĂ©moigne de cette emprise, en mĂȘme temps quâil la met Ă distance. Rappelons-nous ainsi quelques articles du Dictionnaire des idĂ©es reçues MATHĂMATIQUES dessĂšchent le cĆur. » SAVANTS la science infuse. Puits de science. Pour ĂȘtre savant, il ne faut que de la mĂ©moire. Les blaguer. » SCIENCE par rapport Ă la religion "un peu de Science en Ă©carte, beaucoup y ramĂšne" » 6On reviendra dâailleurs plus bas sur les rapports entre science et religion. Sait-on aussi que nous devons Ă Flaubert lâune des plus savoureuses versions de lâanecdote si connue de lâĂąge du capitaine », qui concentre Ă lâextrĂȘme la reprĂ©sentation mythique, Ă la fois dĂ©daigneuse et effarouchĂ©e, que le commun se fait des mathĂ©matiques ? Câest Stella Baruk, qui dans lâun de ses ouvrages sur lâenseignement des mathĂ©matiques intitulĂ© justement LâĂąge du capitaine, a retrouvĂ© cette lettre du jeune Gustave, souffrant de quoi se faire crever » Ă barbouiller du papier avec des chiffres » lorsquâil prĂ©pare son baccalaurĂ©at, lettre adressĂ©e Ă sa sĆur Caroline, le 15 mars 1843 7 In Baruk, 1992 a. Je vais te donner un problĂšme un navire est en mer, il est parti de Boston, chargĂ© dâindigo, il jauge deux cents tonneaux, fait voile vers Le Havre, le grand mĂąt est cassĂ©, il y a un mousse sur le gaillard dâavant, les passagers sont au nombre de douze, le vent souffle [sic], lâhorloge marque trois heures un quart dâaprĂšs-midi, on est au mois de mai... On demande lâĂąge du capitaine7. 8 Voir La langue tire la science », in La pierre de touche. La science Ă l'Ă©preuve... , Paris, Gal ... 7Jâai dâailleurs longtemps cru que Flaubert avait rĂ©ellement inventĂ© cette sotie, avant que dâen entendre une version rare et sensĂ©e â je veux dire, admettant une rĂ©ponse logique, quoique non mathĂ©matique â et dont lâoccultation par Flaubert ne rend que plus significative la perte de sens induite par la terreur mathĂ©matique8. 9 Rappelons aprĂšs Queneau que cette quintessence des labeurs calculatoires, la table de logarithmes, ... 8Mais câest surtout Bouvard et PĂ©cuchet quâil nous faut lire et relire. On y trouve celle des figures de la science qui est le plus constamment refoulĂ©e la bĂȘtise. Car la science aussi, comment en irait-il autrement, a sa folie et sa bĂȘtise. Sa folie, elle lâassume assez bien, sâaccommodant des mythiques savants fous » de la BD ou de la SF, voire revendiquant les productifs dĂ©lires de certains de ses hĂ©ros. Mais sa bĂȘtise, elle veut lâignorer. Comment nier pourtant quâil y a une bĂȘtise nĂ©cessaire et constitutive de la science â cet aveuglement de qui suit son seul sillon sans se laisser distraire. Ces ĆillĂšres bovines, Bouvard le bien nommĂ© et PĂ©cuchet les portent, et mĂȘme sâils nâarrivent jamais au bout de leurs labours successifs, ils ont en tout cas la myope dĂ©termination de ceux qui retournent la glĂšbe du monde avec une science plus efficace9. 10 Les marges de la science oĂč errent tant de Quichotte de la physique, de marginaux de la cosmologie ... 9Ce nâest pas Ă cause de leur bĂȘtise, dâailleurs souvent moins ridicule quâĂ©mouvante dans son ingĂ©nuitĂ©, que Bouvard et PĂ©cuchet Ă©chouent tour Ă tour sur tous les continents du savoir, mais bien parce que leur dĂ©sir de savoir reste trop vaste et se condamne Ă un papillonnage vellĂ©itaire, faute dâĂȘtre assez obtus et de se faire une raison, en restreignant son objet. Dâailleurs, ce qui distingue trĂšs souvent les amateurs farfelus, auteurs de thĂ©ories scientifiques hĂ©tĂ©rodoxes des chercheurs professionnels, est justement lâampleur des vastes fresques synthĂ©tiques proposĂ©es par les premiers, Ă lâinverse des prudentes contributions Ă©troitement spĂ©cialisĂ©es des seconds10. En tout cas, Flaubert garde une Ă©vidente tendresse pour ses deux bonshommes » et leurs Ă©checs, Ă lâopposĂ© de la vĂ©ritable haine quâil voue dans Madame Bovary au pharmacien Homais, figure de la bĂȘtise scientifique triomphante. Comme lâĂ©crit Sartre 11 Sartre, 1971, p. 644. [...] ce quâil [Flaubert] reproche Ă Homais, câest de se complaire Ă Ă©craser sous lâentassement de petites vĂ©ritĂ©s prĂ©cises et coupantes les grandes inquiĂ©tudes de lâhumanitĂ©. Cette bĂȘtise invincible et victorieuse, dont les entreprises habilement menĂ©es rĂ©ussissent toujours et qui, finalement, rend compte de tout le rĂ©el, de tout ce que nous sommes, il faut, pour dĂ©couvrir sa hideur, son abjecte suffisance, son matĂ©rialisme Ă courte vue, se placer au point de vue de ce qui aurait dĂ» ĂȘtre et nâa pas Ă©tĂ©, au point de vue de lâabsence, du NĂ©ant, du vide, de notre vain dĂ©sir et de notre dĂ©laissement. Et finalement, quelle est cette pensĂ©e caricaturale que Flaubert a logĂ©e en Homais ? Eh bien, câest tout simplement le rationalisme expĂ©rimental du docteur Flaubert ; câest la Science tout entiĂšre, rabaissĂ©e jusquâĂ lâimbĂ©cillitĂ©11. 10Qui oserait dire aujourdâhui que la science â pas tout entiĂšre », heureusement â Ă©chappe Ă ce reproche et quâelle peut se dispenser dâĂȘtre attentive Ă ces critiques ? Dans un roman beaucoup moins connu de Jacques Audiberti, Le retour du divin, on trouve un personnage fĂ©minin de chercheuse » ou plutĂŽt, selon les termes de lâauteur, de savante », fort peu crĂ©dible quant aux conditions sociales de son travail elle est censĂ©e travailler seule dans un laboratoire personnel perdu au cĆur des PyrĂ©nĂ©es ..., mais dont les traits personnels et la psychologie professionnelle sont remarquablement dĂ©crits 12 Audiberti, 1983, p. 126. Elle ne comprenait guĂšre quâon pĂ»t ne pas comprendre. Les chiffres, modelĂ©s par lâespace qui les entoure, sont clairs. Ă la diffĂ©rence des mots, ils ne fument pas, ils ne sentent pas. Les lois ne forcent personne, nâexigent rien. Elles donnent, tranquillement, la mesure du monde. Jamais impĂ©ratrices furent moins contestables. Ă tout instant, nâimporte oĂč, dans le passĂ©, dans lâavenir, sur la terre, aussi bien que dans la lune, les cas dâĂ©galitĂ© des triangles rectangles jouaient sans relĂąche, sans fatigue, sans dĂ©goĂ»t. Les points de suspension aprĂšs les dix milliĂšmes du nombre pi, pas plus que le signe de lâinfini, comme un huit horizontal, ni cette marge dâapproximation que se consent le calcul infinitĂ©simal, Martine nâen tirait aucun aliment pour une rĂȘverie dubitative, ni mĂȘme pour une culture personnelle, individuelle, solitaire, incontrĂŽlable12. 11Nous, scientifiques, sommes trop peu nombreux, de fait, Ă comprendre quâon peut ne pas comprendre », et Ă penser que la science nous permet quand mĂȘme, jusque dans sa pratique, une culture personnelle, individuelle, solitaire, incontrĂŽlable ». Et beaucoup moins nombreux encore Ă considĂ©rer que câest justement cette culture scientifique personnelle, etc. que nous devrions faire effort pour partager, et pas seulement nos simples connaissances. 12Dâautres romans ont donnĂ© de la figure du scientifique des images dâune grande justesse, et qui sapent avec efficacitĂ© le mythe du savant gĂ©nial et solitaire, au profit dâune reprĂ©sentation beaucoup plus fidĂšle du chercheur moderne et moyen. Ainsi Daniel Schiff, dans La ligne de Sceau, a dĂ©crit avec finesse et humour les pensĂ©es intimes dâun jeune physicien qui, tous les matins, prend le mĂ©tro Ă Paris pour rejoindre son laboratoire Ă Orsay, et dont lâimagination va et vient entre les difficultĂ©s de ses Ă©quations qui lâobsĂšdent et les genoux de sa voisine qui ne lâobsĂšdent pas moins. Quant Ă Daniele Del Giudice, dans Atlas occidental, il met en scĂšne avec talent la confrontation Ă GenĂšve dâun vieil Ă©crivain amĂ©ricain et dâun jeune physicien italien qui travaille au CERN Centre europĂ©en de recherches nuclĂ©aires ; ce roman offre une saisissante description des colossaux appareillages de la physique des particules et du rĂȘve dĂ©miurgique de ses praticiens. 13Pour autant, les grands hommes de la science nâen existent pas moins. Mais leurs biographies relĂšvent trop souvent de lâhagiographie, et ces arbres ont pour fonction essentielle de cacher la forĂȘt. Pour sortir de lâapologĂ©tique, il faut Ă©chapper au genre trop convenu des vies de savant » rappelons le trĂšs savoureux pastiche, ironique et charmant, donnĂ© par GisĂšle Prassinos avec son portrait de Berge Bergsky dans Brelin-le-Prou. Soit le cas Oppenheimer. On sait comment ce physicien des plus brillants un bon exemple, incidemment, de scientifique dont la trop fine et trop critique intelligence aura empĂȘchĂ© le grand talent dâaller jusquâau gĂ©nie crĂ©ateur â il lui manquait un grain de bĂȘtise..., aprĂšs avoir assumĂ© la direction scientifique du projet Manhattan la mise au point des premiĂšres armes nuclĂ©aires Ă Los Alamos pendant la Seconde Guerre mondiale, fut Ă©cartĂ© de ses responsabilitĂ©s aprĂšs avoir eu maille Ă partir avec la CIA et avoir Ă©tĂ© traduit en justice par la Commission des activitĂ©s antiamĂ©ricaines en pleine hystĂ©rie maccarthyste. On connaĂźt moins lâhistoire ambiguĂ« de ses relations avec la CIA et de ses compromissions initiales pour accĂ©der Ă son poste, il avait donnĂ© des gages et dĂ©noncĂ© lâun de ses amis, intellectuel amĂ©ricain procommuniste avant-guerre. Lâalliance chez Oppenheimer dâune puissante intelligence et dâune fragile moralitĂ© a Ă©tĂ© remarquablement dĂ©crite par sa victime, Haakon Chevalier, dans un roman, Lâhomme qui voulut ĂȘtre Dieu â vĂ©ritable tragĂ©die antique oĂč câest bien lâhybris du hĂ©ros qui le conduit Ă sa perte. Rarement le mixte dâarrogante prĂ©somption et de veule naĂŻvetĂ© qui caractĂ©rise tant de grands noms de la science aura Ă©tĂ© si bien mis en scĂšne. Dans cette perspective, on peut cependant citer une extraordinaire nouvelle, Ă la fois onirique et ironique, de Stig Dagerman, Dieu rend visite Ă Newton, dâune noirceur assez dĂ©sespĂ©rĂ©e â mais parfaitement adĂ©quate Ă lâantipathie admirative quâon ne peut manquer dâĂ©prouver pour le personnage de Newton. La cornue 14Encore nous faut-il comprendre ce quâest la science. Dans cette interrogation sur la nature, la valeur et le statut de lâactivitĂ© scientifique qui fait lâordinaire de lâĂ©pistĂ©mologie, ne nĂ©gligeons pas lâaide, extraordinaire, que peut nous fournir la littĂ©rature. Cette essence de la science que nous cherchons Ă isoler, la littĂ©rature parfois lâatteint par une distillation plus subtile que les lourdes analyses de la philosophie des sciences â cornue plus efficace quâune trieuse mĂ©canique. 13 Voir La chauve-souris et la chouette », in La pierre de touche. La science Ă l'Ă©preuve... , cit. ... 15Notre Ă©poque a vu se forger, au-delĂ du rationalisme scientiste, une conception plus fine, relative et contextuelle, de ce quâest la connaissance scientifique. De Duhem Ă Feyerabend et Foucault, en passant par Popper et Lakatos et mĂȘme Bachelard, mais il faudrait le montrer, contre lâopinion commune ..., câest un assouplissement progressif des critĂšres de scientificitĂ© et des normes de rationalitĂ© qui sâest imposĂ©13. Il nâen est que plus remarquable de trouver dans la littĂ©rature des intuitions fulgurantes et des Ă©noncĂ©s percutants de ce mouvement. 16Commençons par un exemple princeps. La culture du XIXe siĂšcle a Ă©tĂ© entiĂšrement polarisĂ©e par lâopposition entre la poussĂ©e scientiste positiviste, moderniste, naturaliste et les rĂ©sistances romantique, symboliste quâelle suscitait. Ă cet Ă©cartĂšlement, peu ont Ă©chappĂ©. Une exception majeure Hugo, qui, superbement, conjugue les deux courants. En tĂ©moigne ce texte magnifique, LâArt et la Science, initialement le chapitre III du William Shakespeare que Hugo Ă©crit comme prĂ©face aux traductions du théùtre de Shakespeare par son fils François-Victor. On y trouve dĂ©veloppĂ©e une comparaison entre lâart et la science qui nâest pas, quant au fond, dâune originalitĂ© foudroyante, puisque Hugo y affirme le caractĂšre absolu de lâart et relatif de la science, et considĂšre que le premier ne connaĂźt pas lâidĂ©e de progrĂšs alors quâelle caractĂ©rise la seconde. Mais la force de lâĂ©criture hugolienne arrache ces Ă©noncĂ©s Ă la banalitĂ©. Et surtout, pour ce qui nous concerne, Hugo montre une conception du progrĂšs scientifique trĂšs en avance sur le positivisme de son temps. Ce progrĂšs, pour Hugo, nâest ni linĂ©aire, ni quantitatif, ni cumulatif. Mais laissons-lui la parole 14 Hugo, 1985, p. 18-19. La science est relatif, qui la gouverne, sây imprime; et cette sĂ©rie dâempreintes du relatif, de plus en plus ressemblantes au rĂ©el, constitue la certitude mobile de lâhomme. En science, des choses ont Ă©tĂ© chefs-dâĆuvre et ne le sont plus. La machine de Marly a Ă©tĂ© chef-dâ science cherche le mouvement perpĂ©tuel. Elle lâa trouvĂ© ; câest elle-mĂȘme. La science est continuellement mouvante dans son bienfait. Tout remue en elle, tout change, tout fait peau neuve. Tout nie tout, tout dĂ©truit tout, tout crĂ©e tout, tout remplace tout. Ce quâon acceptait hier est remis Ă la meule aujourdâhui. La colossale machine Science ne se repose jamais ; elle nâest jamais satisfaite ; elle est insatiable du mieux, que lâabsolu ignore. La vaccine fait question, le paratonnerre fait question. Jenner a peut-ĂȘtre errĂ©, Franklin sâest peut-ĂȘtre trompĂ© ; cherchons encore. Cette agitation est superbe. La science est inquiĂšte autour de lâhomme; elle a ses raisons. La science fait dans le progrĂšs le rĂŽle dâutilitĂ©. VĂ©nĂ©rons cette servante magnifique14. 15 Toulotte, 1996. 17Comment mieux dire ? Hugo montre dâailleurs dans ce texte une Ă©poustouflante connaissance de lâhistoire des sciences, dont les sources mĂ©riteraient une Ă©tude dĂ©taillĂ©e ; sans doute la frĂ©quentation dâArago a-t-elle jouĂ© un rĂŽle important15. Ainsi ce passage qui Ă lui seul montre comment chez Hugo sâarticulent savoir acadĂ©mique et inspiration poĂ©tique, le premier retenant la seconde de basculer dans la pompositĂ©, la seconde permettant au premier dâĂ©chapper au pĂ©dantisme 16 Hugo, 1985, p. 27-28. Tout ce long tĂątonnement, câest la science. Cuvier se trompait hier, Lagrange avant-hier, Leibniz avant Lagrange, Gassendi avant Leibniz, Cardan avant Gassendi, Corneille Agrippa avant Cardan, AverroĂšs avant Agrippa, Plotin avant AverroĂšs, ArtĂ©midore Daldien avant Plotin, Posidonius avant ArtĂ©midore, DĂ©mocrite avant Posidonius, EmpĂ©docle avant DĂ©mocrite, CarnĂ©ade avant EmpĂ©docle, Platon avant CarnĂ©ade, PhĂ©rĂ©cyde avant Platon, Pittacos avant PhĂ©rĂ©cyde, ThalĂšs avant Pittacos, et avant ThalĂšs Zoroastre, et avant Zoroastre Sanchoniathon, et avant Sanchoniathon HermĂšs, HermĂšs, qui signifie science, comme OrphĂ©e signifie art. Oh ! lâadmirable merveille que ce monceau fourmillant de rĂȘves engendrant le rĂ©el ! O erreurs sacrĂ©es, mĂšres lentes, aveugles et saintes de la vĂ©ritĂ©16 ! 18Câest tout un cours dâĂ©pistĂ©mologie que lâon pourrait â que lâon devrait â bĂątir sur ce texte de Hugo. Dans un roman de Serge Bramly, Le piĂšge Ă lumiĂšre, publiĂ© avec trop peu dâĂ©chos en 1979, on trouve une rĂ©flexion des plus subtiles sur cette idĂ©e, au fond fort Ă©trange si lâon veut bien y penser, des lois de la nature » â idĂ©e qui caractĂ©rise la science occidentale Ă la diffĂ©rence, par exemple, de la tradition scientifique chinoise, comme Needham lâa bien montrĂ©. Dans le livre de Bramly, une sorte de vieil illuminĂ© a trouvĂ© un manuscrit du XVIIIe siĂšcle, dĂ©crivant en dĂ©tail un chĂąteau. Il veut en rĂ©aliser une maquette et embauche le narrateur pour lâassister dans sa tĂąche. Un mystĂšre plane sur cette reconstruction qui finit par converger vers le cabinet de curiositĂ©s situĂ© dans une tour du chĂąteau. La description du cabinet y met en Ă©vidence un appareillage optique perfectionnĂ© â lentilles, miroirs, etc. Et voici comment les protagonistes finissent par comprendre le but de leur prĂ©dĂ©cesseur, le constructeur du chĂąteau 17 Bramly, 1979, p. 146. [...] la lumiĂšre Ă©tait pour lui un symbole dâĂ©vidence, de vĂ©ritĂ©, sans doute se passionnait-il pour ses jeux Ă la surface des bassins du parc, dans le feuillage des arbres, sur le brillant des armures, il considĂ©rait les reflets, sâattachait aux ombres, sâingĂ©niait Ă retrouver leurs sources, Ă force dâobservations patientes, Ă prĂ©voir leur emplacement, leur Ă©clat, Ă prĂ©dire leur densitĂ©. Ainsi en arrivera-t-il sans doute, peu Ă peu, Ă sâinterroger sur lâinfaillibilitĂ© prĂ©sumĂ©e de la nature. Elle Ă©tait trop Ă son aise dans son Ă©lĂ©ment, ses manifestations y Ă©taient trop diffuses, trop complexes pour quâil osĂąt attaquer chez elle ; il se retira alors dans sa tour Natura rerum magis se prodit per vexationes artis quam in libertate propria, cite-t-il, afin de la mieux cerner dans lâespace dâun laboratoire17. 19Câest un piĂšge quâil sâagit de tendre Ă la lumiĂšre, pour la prendre en dĂ©faut. Car il nâest pas de lois sans exceptions ! Et la lumiĂšre, si elle est censĂ©e ne pas ignorer la loi, ne saurait y obĂ©ir toujours. Aussi les hĂ©ros du livre reconstruisent-ils le piĂšge Ă la lumiĂšre » et se mettent-ils Ă lâaffĂ»t La lumiĂšre se comporte avec une telle assurance. Pareille Ă ces gĂ©ants immĂ©moriaux qui se croyaient invincibles, elle sâavance Ă visage dĂ©couvert. Elle est en fait lâesclave de ses habitudes. » Alors il table sur lâeffet de surprise, sur une possible distraction. 18 Ibid., p. 153. Exploitons sa suffisance, [dit-il] ; nous avons créé ce piĂšge, lâavons créé de toutes piĂšces, lâavons pourvu de ramifications infinies et changeantes les imprĂ©visibles circuits oĂč nous la forçons, la prendrons bien un jour au dĂ©pourvu â il suffit dâune faute ! â ils la dĂ©contenanceront, elle trĂ©buchera, une Ă©tourderie, nous lui ferons perdre pied une fois au moins. Commençons par endormir sa mĂ©fiance ; contentons-nous, pour le moment, de problĂšmes aisĂ©s, dâamicales promenades, elle faillira, mâassure-t-il, vous verrez, lorsque se mettront rĂ©ellement en branle les impĂ©nĂ©trables rouages de notre machine, lorsque nous lâentraĂźnerons dans nos dĂ©dales les plus secrets18. 20Il y a dans cette trame romanesque une remarquable intuition de lâhomologie entre recherche scientifique et enquĂȘte policiĂšre. Le chercheur, comme le dĂ©tective, sâintĂ©resse plus aux infractions quâau respect des lois ! La routine, policiĂšre comme scientifique, est celle de la vĂ©rification papiers en rĂšgle, formules satisfaites. Mais le grand jeu est celui de la poursuite des hors-la-loi. Contrairement Ă ce quâune conception frileuse de la science laisse trop souvent croire aux profanes, il nâest pas de plus grande excitation pour le chercheur que de dĂ©couvrir une exception aux lois admises, une limite de validitĂ© des thĂ©ories acceptĂ©es. Le jour oĂč la thĂ©orie de la relativitĂ© einsteinienne montrera une faille ne sera pas temps de deuil mais de gloire pour le scientiflic dont le piĂšge Ă lumiĂšre se sera refermĂ© sur un photon dĂ©linquant. La fiction de Bramly met admirablement en lumiĂšre cette traque de lâillĂ©galitĂ© qui sous-tend la recherche scientifique. En soulignant la contingence des lois de la nature, comme celle des lois de la sociĂ©tĂ©, elle nous aide aussi Ă comprendre la violence que celles-lĂ comme celles-ci exercent. Le mouvement de rĂ©bellion que peuvent inspirer les contraintes des lois naturelles mĂ©rite dâĂȘtre mieux pris en compte par les producteurs et les mĂ©diateurs de la science dans leurs relations avec les profanes, et devrait les obliger Ă sâinterroger sur la signification profonde de la forme juridique, normative et lĂ©gifĂ©rante que revĂȘt la connaissance scientifique. 19 Brecht, 1968, p. 79. 20 Feyerabend, 1996. 21Concluons cette brĂšve introduction Ă un usage Ă©pistĂ©mologique de la littĂ©rature par une incursion chez Brecht. Sâil est un Ă©crivain qui en notre siĂšcle a entretenu avec la science un rapport profond, constitutif de toute une partie de son Ćuvre et rĂ©vĂ©lateur de ses contradictions quâen bon dialecticien, il assumait par avance, câest bien lui. De trĂšs nombreuses rĂ©fĂ©rences Ă la mĂ©thode, lâesprit ou la pratique scientifique, Ă©maillent ses essais par exemple Le petit organon ou Lâachat du cuivre, ses poĂšmes, son Journal de travail, ses rĂ©cits Histoires dâalmanach, Dialogues dâexilĂ©s et son théùtre Turandot, Homme pour homme, etc., pour aboutir Ă fournir la matiĂšre essentielle de sa derniĂšre Ćuvre majeure, La vie de GalilĂ©e â sur laquelle nous reviendrons plus bas. Nous nous contenterons ici de lâun des aphorismes de Me-Ti ou le Livre des retournements, oĂč Brecht se montre un prĂ©curseur de la salubre Ă©pistĂ©mologie anarchiste, ou mieux dadaĂŻste, selon Feyerabend Contre la MĂ©thode - avec peut-ĂȘtre mĂȘme un degrĂ© de libertĂ© supplĂ©mentaire dans lâironie dialectique On nâaurait aucune peine et on aurait grand avantage Ă reprĂ©senter la science comme un effort pour dĂ©couvrir le caractĂšre non scientifique des affirmations et des mĂ©thodes scientifiques19 ». On se rappellera alors sans Ă©tonnement que Feyerabend a, de fait, Ă©tĂ© un temps, en sa prime jeunesse, fĂ©ru de théùtre et a pu approcher Bertolt Brecht20. VoilĂ un cas au moins oĂč lâinfluence de la littĂ©rature sur lâĂ©pistĂ©mologie est directe et avĂ©rĂ©e... La pierre de touche 22Nos conceptions de la science, il nous faut enfin les mettre en jeu dans les questionnements et les affrontements toujours plus aigus que son rĂŽle croissant dans la citĂ© exige. Ne devons-nous pas, alors, prĂȘter la plus extrĂȘme attention Ă ces textes oĂč romanciers ou dramaturges ont dĂ©jĂ mis en page ou en scĂšne ces dĂ©bats, ces conflits ? Ils nous offrent un terrain dâexpĂ©rimentation, une Ă©preuve de vĂ©ritĂ© ou de validitĂ© pour nos arguments â une pierre de touche avec laquelle tester la force et la pertinence de nos idĂ©es. 23Ainsi du dĂ©bat rĂ©current sur les relations entre science et religion et de ses modernes avatars. LâidĂ©e reçue dĂ©jĂ Ă©pinglĂ©e par Flaubert un peu de Science Ă©carte [de la religion], beaucoup y ramĂšne » ne cesse de revenir Ă la mode â un livre Ă succĂšs signĂ© en 1991 par un acadĂ©micien catholique et deux mĂ©diaticiens cathodiques lâa dĂ©montrĂ©. Il est Ă©videmment plus intelligent pour les courants spiritualistes, plutĂŽt que de sâopposer Ă la science et de la dĂ©nigrer, de sâessayer Ă la rĂ©cupĂ©rer. LâinĂ©vitable confusion Ă©pistĂ©mologique qui entoure lâĂ©mergence de nouvelles conceptions scientifiques fournit un bouillon de culture assez trouble pour tenter dâen nourrir les visions du monde les plus diverses. Ainsi, dans les premiĂšres dĂ©cennies de ce siĂšcle, câĂ©tait sur le prĂ©tendu indĂ©terminisme quantique que lâon tentait de fonder le libre arbitre humain â on allait le chercher jusquâau cĆur de lâĂ©lectron. Aujourdâhui, câest la cosmologie et lâambigu principe anthropique » selon lequel lâUnivers, la forme de ses lois, la valeur de ses constantes fondamentales, est trĂšs prĂ©cisĂ©ment ajustĂ© pour permettre lâapparition dâune intelligence humaine capable de le comprendre, qui sont sollicitĂ©s Ă des fins apologĂ©tiques religieuses â ou, parfois, les formulations les plus brutales dâun Ă©volutionnisme biologique dont la tĂ©lĂ©ologie rejoint la thĂ©ologie suivant une voie naguĂšre illustrĂ©e par Teilhard de Chardin. 24Face Ă cette exploitation empressĂ©e, le rappel de la nĂ©cessaire prudence mĂ©thodologique, lâaffirmation de lâindispensable sĂ©paration des genres entre science et religion, la rĂ©fĂ©rence Ă la laĂŻcitĂ© de la recherche semblent bien peu efficaces. La critique rationaliste, acculĂ©e par dĂ©finition Ă la dĂ©fensive, a toutes les apparences dâune tĂąche Ă la Sisyphe. Une autre stratĂ©gie cependant est possible dans ce dĂ©bat dâidĂ©es plutĂŽt que dâaffronter de face la lourde alliance pas si nouvelle du spiritualisme et du scientisme, il sâagit de la prendre Ă revers. Cette voie, câest un roman qui nous lâouvre avec virtuositĂ© et intelligence. Un roman trop peu remarquĂ© de John Updike, Ce que pensait Roger Ă©trange et maladroit titre français ; le titre anglais original est Rogerâs Version, a pour narrateur un professeur de thĂ©ologie dâune universitĂ© amĂ©ricaine de Nouvelle-Angleterre. ĂgĂ© dâune cinquantaine dâannĂ©es, il a quittĂ© le sacerdoce pour lâenseignement et la recherche sur les hĂ©rĂ©sies chrĂ©tiennes des premiers siĂšcles â passionnantes au demeurant. Le voici confrontĂ© Ă un jeune informaticien, Dale Kohler, qui tente de convaincre le dĂ©partement de thĂ©ologie de sâintĂ©resser Ă la science contemporaine et souhaite y prĂ©parer une thĂšse, en invoquant pĂȘle-mĂȘle toutes les avancĂ©es de la science contemporaine remarquablement prĂ©sentĂ©es, il faut le dire, par Updike 21 Updike, 1988 a, p. 98. [...] lâexposĂ© de son projet DĂ©montrer Ă partir des donnĂ©es physiques et biologiques existantes, au moyen de modĂšles et manipulations sur ordinateur digital Ă©lectronique, lâexistence de Dieu, câest-Ă -dire dâune intelligence agissante et souveraine derriĂšre tous phĂ©nomĂšnes21 » 25Je passe sur les dimensions affective et sexuelle des rapports entre Dale et Roger via la femme et la niĂšce du second, dont Updike tire une matiĂšre romanesque assez Ă©picĂ©e. Le nĆud du roman reste lâaffrontement mĂ©taphysique et Ă©pistĂ©mologique des deux hommes dont voici le moment crucial 22 Ibid., p. 103. Et oĂč se placent les fossiles prĂ©cambriens ? poursuivit Dale. VoilĂ que brusquement des animauxmulticellulaires, il y en a partout, on dĂ©nombre sept souches, et environ cinq cents espĂšces â arthropodes, brachiopodes, Ă©ponges, vers. Presque tout, en fait, sauf ce que lâon aurait pu attendre â les protozoaires. Comment les cellules ont-elles appris Ă sâagglutiner ? Et puis, au fait, comment les cellules procaryotiques, ce quâĂ©taient prĂ©cisĂ©ment les algues bleu-vert, se sont-elles transformĂ©es pour devenir nos actuelles cellules eucaryotiques, non seulement pourvues dâun nuclĂ©us mais de mitochondries, de nuclĂ©oles, de lâappareil de Golgi, et dâautres trucs dont personne nâa encore dĂ©couvert la fonction. Entre les deux espĂšces de cellules il y a autant de diffĂ©rences quâentre une chaumiĂšre et une cathĂ©drale. â Ma foi, dis-je, en tout cas il sâest passĂ© quelque chose, mais, pour ma part, je ne jugerais pas que jây vois le doigt de Dieu. Tous ces raisonnements Ă rebours Ă partir des conditions actuelles pour conclure quâelles sont hautement improbables, est-ce que vraiment ça nous donne une telle longueur dâavance sur lâhomme des cavernes, qui ne comprenait pas pourquoi chaque mois la lune changeait de forme dans le ciel et en consĂ©quence inventait un tas dâhistoires sur les dieux, les blagues et les cabrioles auxquelles ils se livraient lĂ -haut ? Vous vous imaginez, dirait-on, que par obligeance Dieu est disposĂ© Ă se prĂ©cipiter pour combler le vide, la moindre lacune de la science. Le savant moderne nâa pas la prĂ©tention de tout savoir, il prĂ©tend uniquement savoir plus de choses que ses prĂ©dĂ©cesseurs, et aussi que les explications naturalistes paraissent se vĂ©rifier. Impossible dâavoir tout le bĂ©nĂ©fice de la science moderne et, en mĂȘme temps, de sâaccrocher Ă la cosmologie de lâhomme des cavernes. Vous gardez Dieu prisonnier de lâignorance humaine ; selon moi, Kohler, il y a trop longtemps quâIl en est prisonnier22. 26On voit la subtilitĂ© et lâefficacitĂ© de lâargumentation il est beaucoup plus pertinent de rĂ©futer la prise en otage de la science par la religion Ă partir de la seconde que de la premiĂšre ! Et quand Roger ajoute 23 Ibid., p. 113. Mais ma foi, dĂ©risoire ou non, me pousse Ă mâinsurger avec horreur contre votre tentative, votre grossiĂšre tentative, ai-je failli dire, pour rĂ©duire Dieu au statut de fait, un fait parmi tant dâautres, pour Lâinduire ! Jâai lâabsolue conviction que mon Dieu Ă moi, que le vrai Dieu de nâimporte qui, ne sera pas induit, ne sera jamais tributaire de statistiques, de fragments dâossements dessĂ©chĂ©s et de vagues lueurs au bout dâun tĂ©lescope23 ! 24 Ibid., p. 267. 25 Updike, 1975. 26 Sept odes Ă des phĂ©nomĂšnes naturels », in Updike, 1988 b. 27et quâil cite enfin le thĂ©ologien Karl Barth Quel genre de Dieu est-il, ce Dieu quâil est besoin de dĂ©montrer24 ? », toute critique Ă©troitement rationaliste devient caduque et dĂ©risoire. Il est remarquable que ce soit une Ćuvre de fiction et non un essai qui intervienne ainsi avec tant de pertinence dans ce vieux dĂ©bat. Rappelons au passage que lâintĂ©rĂȘt de John Updike pour la science est loin dâĂȘtre contingent, puisquâon lui doit, dĂšs le dĂ©but de son Ćuvre, quelques nouvelles irrĂ©sistibles oĂč la faune dâun Ă©tang, ou encore un groupe de dinosaures, lui servent Ă dĂ©crire les mĆurs de la classe moyenne amĂ©ricaine25, de trĂšs remarquables poĂšmes, assez lucrĂ©ciens dâinspiration et, lĂ encore, dâune parfaite justesse scientifique, sur des thĂšmes physiques26. 27 Seul Antoine Vitez, dans ce qui fut sa derniĂšre mise en scĂšne, a su en 1991 Ă la ComĂ©die-Française ... 28 LĂ©vy-Leblond, 1979. 28Si les rapports entre science et religion posent problĂšme, que dire des rapports entre science et politique, aujourdâhui cruciaux pour lâĂ©volution de nos sociĂ©tĂ©s â sinon quâil est urgent dâen mettre Ă lâĂ©preuve nos conceptions. Câest Brecht ici qui nous tend une prĂ©cise pierre de touche avec La vie de GalilĂ©e. Cette piĂšce tient une place majeure dans son Ćuvre. Elle a connu pas moins de trois versions, la premiĂšre dans les annĂ©es trente, oĂč le thĂ©oricien du théùtre de lâĂšre scientifique » utilise clairement la rĂ©fĂ©rence Ă la science comme fondement mĂ©thodologique la science lui offre un modĂšle Ă la fois de rationalitĂ© et dâefficacitĂ© ; le scientifique lui apparaĂźt comme une figure idĂ©ale de lâintellectuel, Ă la fois produisant un discours vrai et menant une action juste. Au mĂ©pris de sa thĂ©orie de la distanciation, Brecht fera de GalilĂ©e dans cette premiĂšre version un hĂ©ros essentiellement positif, combattant pour la libertĂ© du savoir et la libĂ©ration des hommes. Pendant la Seconde Guerre mondiale, Brecht, exilĂ© aux Ătats-Unis, voulant remonter son GalilĂ©e, le modifiera profondĂ©ment, sous lâinfluence dâabord dâune vision beaucoup plus sceptique du hĂ©ros proposĂ©e par Charles Laughton qui reprenait le rĂŽle, puis sous lâimpact de la bombe atomique larguĂ©e sur Hiroshima le 5 aoĂ»t 1945, qui amĂšnera Brecht Ă dialectiser ses conceptions quant aux rapports entre science et sociĂ©tĂ©, ou, plutĂŽt, quant au rĂŽle social du scientifique. La version finale est dâune impressionnante complexitĂ©, tout en Ă©tant â lĂ est le gĂ©nie de Brecht â dâune grande fidĂ©litĂ© Ă la vĂ©ritĂ© historique de la vie et de lâĆuvre de GalilĂ©e27. Je ne peux ici que renvoyer Ă une analyse plus dĂ©taillĂ©e28, et me contenterai de citer la grande autocritique finale de GalilĂ©e â qui, elle, ne prĂ©tend guĂšre, bien sĂ»r, Ă la vĂ©racitĂ© historique, tant il est vrai que nous parle ici, non le savant du XVIIe siĂšcle, mais un chercheur du XXe 29 Brecht, 1990, p. 131. Le combat pour rendre le ciel mesurable est gagnĂ© Ă cause du doute ; Ă cause de la foi, le combat de la mĂ©nagĂšre romaine pour son lait sera encore et toujours perdu. La science [...] a Ă voir avec ces deux combats. Une humanitĂ© trĂ©buchante dans ce brouillard nacrĂ© de superstitions et de vieux dictons millĂ©naires, trop ignorante pour dĂ©ployer pleinement ses propres forces, ne sera pas capable de dĂ©ployer les forces de la nature que vous dĂ©voilez. Pourquoi travaillez-vous ? Moi, je soutiens que le seul but de la science consiste Ă soulager les peines de lâexistence humaine. Quand des hommes de science intimidĂ©s par des hommes de pouvoir Ă©goĂŻstes se contentent dâamasser le savoir pour le savoir, la science peut sâen trouver mutilĂ©e, et vos nouvelles machines pourraient ne signifier que des tourments nouveaux. Vous dĂ©couvrirez peut-ĂȘtre avec le temps tout ce quâon peut dĂ©couvrir, et votre progrĂšs cependant ne sera quâune progression, qui vous Ă©loignera de lâhumanitĂ©. LâabĂźme entre elle et vous pourrait un jour devenir si grand quâĂ votre cri de joie devant quelque nouvelle conquĂȘte pourrait rĂ©pondre un cri dâhorreur universel29. 30 LĂ©vy-Leblond, 1979. 29Comment ne pas prendre au sĂ©rieux aujourdâhui cette adjuration de Brecht-GalilĂ©e ? Ă sa mort, en 1956, Brecht travaillait encore sur ce thĂšme, puisquâil envisageait une piĂšce qui aurait mis en scĂšne un physicien contemporain, tenant Ă la fois dâEinstein et dâOppenheimer, et oĂč il aurait repris et renouvelĂ© le mythe promĂ©thĂ©en en un renversement fort brechtien, PromĂ©thĂ©e y aurait Ă©tĂ© enchaĂźnĂ© par les hommes pour avoir livrĂ© aux dieux, aux puissants, le secret du feu â superbe mĂ©taphore de la dĂ©couverte de lâĂ©nergie nuclĂ©aire ! Par-delĂ son contenu explicite, lâĆuvre de Brecht, dans sa dynamique mĂȘme, constitue une efficace pierre de touche pour Ă©prouver nos conceptions quant au rĂŽle social et Ă la responsabilitĂ© politique des chercheurs et tĂ©moigne de lâĂ©volution de ces conceptions au fil du siĂšcle ; le prouve lâĂ©volution concomitante des critiques et commentaires dont elle a fait lâobjet30. 30La vision de Brecht, dans sa Vie de GalilĂ©e en tout cas, a pourtant sa limite dans sa conception magique, mais encore optimiste, dâun savant qui aurait pu, sâil lâavait voulu, Ă©chapper au pouvoir et mettre sa science au service des opprimĂ©s 31 Brecht, 1990, p. 131-132. Moi, en tant quâhomme de science, jâavais une possibilitĂ© unique. De mon temps lâastronomie atteignait les places publiques. Dans ces conditions tout Ă fait particuliĂšres, la fermetĂ© dâun homme aurait pu provoquer de grands Ă©branlements. Si jâavais rĂ©sistĂ©, les physiciens auraient pu dĂ©velopper quelque chose comme le serment dâHippocrate des mĂ©decins, la promesse dâutiliser leur science uniquement pour le bien de lâhumanitĂ© ! Au point oĂč en sont les choses, le mieux que lâon puisse espĂ©rer est une lignĂ©e de nains inventifs qui loueront leurs services Ă nâimporte quelle cause. Jâai en outre acquis la conviction, Sarti, que je nâai jamais Ă©tĂ© vraiment en danger. Quelques annĂ©es durant, jâai mĂȘme Ă©tĂ© aussi fort que les autoritĂ©s et jâai livrĂ© mon savoir aux puissants pour quâils en usent, nâen usent pas ou en abusent tout comme cela servait leurs intĂ©rĂȘts. Jâai trahi ma profession. Un homme qui a fait ce que jâai fait ne peut ĂȘtre tolĂ©rĂ© dans les rangs de la science31. 31Cette surĂ©valuation du rĂŽle individuel du chercheur et de son autonomie aurait peut-ĂȘtre Ă©tĂ© mise en cause dans ses Ćuvres restĂ©es inachevĂ©es. Mais il existe une suite, et une rĂ©plique, Ă La Vie de GalilĂ©e. Câest une tragi-comĂ©die, Les physiciens, de Friedrich DĂŒrrenmatt â qui a revendiquĂ© explicitement la filiation de sa piĂšce avec celle de Brecht. La scĂšne, contemporaine, est situĂ©e au bord du lac LĂ©man, dans une clinique psychiatrique de luxe dirigĂ©e par la doctoresse Mathilde von Zahn, disciple rĂ©putĂ©e de Jung. Dans la clinique, trois malades qui se croient physiciens lâun se prend pour Einstein, le second pour Newton, et le troisiĂšme pour le plus grand physicien contemporain, Möbius, dâailleurs Ă©trangement disparu depuis des annĂ©es. Le rideau se lĂšve au moment oĂč lâinspecteur Voss vient enquĂȘter sur le meurtre de son infirmiĂšre par Einstein » â ce qui est assez curieux, puisque Newton » avait dĂ©jĂ Ă©tranglĂ© la sienne quelques mois auparavant. La doctoresse trouve cela fort gĂȘnant pour le crĂ©dit de son Ă©tablissement ... Lorsque les trois malades se retrouvent seuls, la vĂ©ritĂ© la premiĂšre vĂ©ritĂ© Ă©clate. Möbius » est le vrai Möbius, Ă©pouvantĂ© par les consĂ©quences possibles de ses dĂ©couvertes, mais ne voulant, ne pouvant pas renoncer Ă la recherche ; alors il a fait le fou », a prĂ©tendu avoir des apparitions â le roi Salomon lui dicterait ses travaux â et sâest fait enfermer dans cet asile de fous pour retrouver la libertĂ© de faire de la science comme il lâentend ... Einstein » et Newton » sont deux de ses collĂšgues, lâun de lâOuest, lâautre de Est, envoyĂ©s par leurs services secrets respectifs pour rĂ©cupĂ©rer Möbius et le ramener au service qui de la LibertĂ©, qui du Peuple ; dĂ©masquĂ©s par leurs infirmiĂšres, ils ont dĂ» les assassiner. Mais Möbius refuse de quitter lâasile 32 DĂŒrrenmatt, 1988, p. 85-87. MĂBIUS Câest curieux. Vous me vantez chacun une thĂ©orie diffĂ©rente, mais la rĂ©alitĂ© que vous mâoffrez est la mĂȘme une prison. Alors lĂ , je prĂ©fĂšre mon asile de fous ! Il mâassure au moins de ne pas ĂȘtre exploitĂ© par les hommes Il faut tout de mĂȘme prendre certains Il y a des risques quâon ne doit jamais courir, par exemple la destruction de lâhumanitĂ©. Nous savons ce que le monde fait des armes quâil possĂšde dĂ©jĂ ; ce quâil ferait de celles que mes dĂ©couvertes lui fourniraient, nous pouvons lâimaginer sans peine. Jâai rĂ©glĂ© ma conduite en consĂ©quence. JâĂ©tais pauvre. Jâavais une femme et trois enfants. La carriĂšre universitaire câĂ©tait la gloire, lâindustrie câĂ©tait la fortune. Les deux voies Ă©taient trop dangereuses. Jâaurais Ă©tĂ© obligĂ© de publier mes travaux, ce qui aurait entraĂźnĂ© le bouleversement de la physique et, par contrecoup, lâeffondrement de lâĂ©conomie. Ma conscience me forçait Ă choisir une autre issue. Jâai quittĂ© lâuniversitĂ©, jâai lĂąchĂ© lâindustrie et jâai abandonnĂ© ma famille Ă son sort. Jâai choisi de me cacher sous la cape du bouffon. Il a suffi de prĂ©tendre que le roi Salomon mâapparaissait, pour ĂȘtre embarquĂ© dare-dare dans un asile dâ Mais ce nâĂ©tait pas une solution !MĂBIUS CâĂ©tait le seul comportement raisonnable. La physique sâest heurtĂ©e aux limites du connaissable. Nous possĂ©dons quelques lois comprĂ©hensibles et certaines relations fondamentales entre des phĂ©nomĂšnes incomprĂ©hensibles, câest tout. Tout le reste nous Ă©chappe et demeure un mystĂšre inaccessible Ă la raison. Nous sommes au bout de notre chemin. Mais lâhumanitĂ© nâen est pas encore lĂ . Nous avons menĂ© des combats dâavant-garde, mais personne nâa suivi et nous avons abouti dans le dĂ©sert. La science est devenue terrible et la recherche dangereuse. Nos connaissances sont mortelles. Il nous faut capituler devant le monde tel quâil est. Nous sommes trop forts pour lui. Nous causons sa perte. Il faut lui reprendre la science que nous lui avons donnĂ©e. Moi, jâai repris la mienne. Il nây a pas dâautre solution, pour vous non Ce qui signifie ?MĂBIUS Vous devez rester avec moi, parmi les Nous ?MĂBIUS Tous les 33 Pour une Ă©tude gĂ©nĂ©rale sur les relations entre la science et le théùtre, voir les travaux de Dani ... 32De fait, Einstein » et Newton », convaincus, acceptent de rester enfermĂ©s avec Möbius pour prĂ©server lâhumanitĂ© des terrifiantes retombĂ©es de la science nouvelle. Happy end sur le thĂšme de la conscience retrouvĂ©e et de la responsabilitĂ© assumĂ©e ? Ce serait mal connaĂźtre DĂŒrrenmatt⊠La situation se retourne au fil des annĂ©es, la doctoresse von Zahn a mis la main sur les papiers du naĂŻf Möbius et fondĂ© sur ses dĂ©couvertes un gigantesque trust militaro-industriel multinational qui est en train dâaccaparer la planĂšte. En croyant sâisoler du monde et se refuser Ă lâexploitation de leurs travaux, nos physiciens se sont dâeux-mĂȘmes jetĂ©s dans la gueule du loup et se retrouvent au cĆur du systĂšme en train de lâalimenter. Salubre et sarcastique mise en garde DĂŒrrenmatt nous fournit, avec Les physiciens, lâaune Ă quoi mesurer la portĂ©e et lâefficacitĂ© de nos rĂ©actions qui relĂšvent trop souvent dâun idĂ©alisme naĂŻf et individuel et ne sont guĂšre Ă lâĂ©chelle des enjeux du dĂ©veloppement technoscientifique33. 33Notons au passage que le thĂšme du chercheur effrayĂ© par ses propres dĂ©couvertes et fuyant le monde pour le prĂ©server â sans succĂšs â a Ă©tĂ© traitĂ© par Sciascia, dans La disparition de Majorana, Ă partir dâun Ă©pisode rĂ©el Ettore Majorana Ă©tait un jeune et gĂ©nial physicien italien qui disparut brusquement en 1936, sâĂ©tant probablement suicidĂ© ou, peut-ĂȘtre, enfermĂ© dans un couvent. Le roman-enquĂȘte de Sciascia, bien quâassez problĂ©matique du point de vue historique il attribue Ă Majorana une prescience peu plausible des consĂ©quences de ses recherches en physique nuclĂ©aire est, comme dâhabitude, dâune luciditĂ© impitoyable. 34 Le lecteur sâĂ©tonnera peut-ĂȘtre de ne voir citer aucun auteur de science-fiction. Câest que la SF, ... 34On pourrait longuement poursuivre cette plongĂ©e littĂ©raire au cĆur de la science dĂ©velopper de profondes et fraĂźches considĂ©rations Ă©pistĂ©mologiques Ă partir de lâĆuvre poĂ©tique de Francis Ponge ou, de façon plus inattendue, de certaines bandes dessinĂ©es comme celles de Masse ; revoir dâun Ćil neuf les grandes figures de la science au travers des poĂšmes que leur a consacrĂ©s Hans Magnus Enzensberger ; relire, pour les perspectives quâils ouvrent sur la science, bien des romans ou des nouvelles Elsa Triolet, RenĂ© Daumal, Pierre Boulle, François Weyergans et tant dâautres. Mais il ne sâagit pas ici dâune anthologie34. Quelques leçons 35 Voir Goldsmith, 1986, 1990; LĂ©vy-Leblond, 1989 a. 35Lâaide que la littĂ©rature peut apporter Ă la science, ce nâest pas par hasard que je lâai placĂ©e sous la triple enseigne dâinstruments â le miroir, la cornue, la pierre de touche â qui appartiennent plus au laboratoire de lâalchimiste quâĂ celui du chercheur moderne. Car derriĂšre la transmutation de la matiĂšre, inerte ou vivante â que rĂ©alisent si aisĂ©ment aujourdâhui le physicien nuclĂ©aire ou le biologiste gĂ©nĂ©ticien â, câĂ©tait la transformation de lâesprit et de la conscience humaines que visaient les prĂ©dĂ©cesseurs de la science moderne, et dont on ne se risquerait pas Ă affirmer que leurs hĂ©ritiers lâont beaucoup fait progresser. Câest pourquoi, outre ses Ćuvres et ce quâelles peuvent nous dire de la science, câest Ă une pratique essentielle de la littĂ©rature que nous, scientifiques, serions bien inspirĂ©s de rĂ©flĂ©chir plus avant je veux parler de la critique. Sâil va de soi quâil existe en littĂ©rature, comme en musique ou en peinture, une activitĂ© critique explicite, spĂ©cifique et reconnue pour telle, il nâen est certes pas de mĂȘme dans la science. La prĂ©tention des producteurs de science Ă ĂȘtre eux-mĂȘmes, et seuls, maĂźtres de son Ă©valuation et de ses orientations, nâest pas plus acceptable en droit que la position de juge et partie en quelque autre domaine. Au surplus, les processus dâarbitrage interne Ă la communautĂ© scientifique connaissent aujourdâhui une crise Ă©vidente. Câest donc dâune vĂ©ritable critique de science, comme il existe une critique dâart, une critique littĂ©raire, que nous avons besoin dorĂ©navant35. 36 Voir, pour lâhistoire et la rĂ©solution de lâĂ©nigme, Harrison, 1990. 37 Et câest peut-ĂȘtre ici que la science-fiction stricto sensu peut jouer un certain rĂŽle et le joue ... 36Ce sont dâabord des leçons de savoir-vivre, de morale et de maintien, que la littĂ©rature peut offrir Ă la science. Mais on ne saurait refuser au passage quelques leçons dâimagination. Si Ă©parses et en tout cas imprĂ©visibles soient-elles, les occasions existent oĂč telle Ćuvre littĂ©raire pourrait Ă point nommĂ© suggĂ©rer la solution dâun problĂšme scientifique. On peut au moins repĂ©rer aprĂšs coup certaines prĂ©monitions gĂ©niales â telle la poĂ©tique rĂ©solution dâune Ă©nigme cosmologique majeure, le paradoxe de la nuit noire » si lâunivers est infini et homogĂšne, alors dans quelque direction que nous regardions, notre regard devrait buter sur une Ă©toile comme celui dâun promeneur sur un tronc dâarbre lorsquâil regarde autour de lui en pleine forĂȘt, et le ciel devrait nous apparaĂźtre uniformĂ©ment aussi brillant que le Soleil. Ce paradoxe, la science cosmologique nâa trouvĂ© sa solution que rĂ©cemment, un siĂšcle aprĂšs quâEdgar Poe, dans EurĂȘka, en eut lâintuition36. Sans vouloir absurdement trouver des rĂ©ponses Ă tous les problĂšmes de la science entre les lignes des romans, il nâest pas interdit de penser quâune meilleure frĂ©quentation de la fiction littĂ©raire pourrait assouplir et dĂ©velopper lâimagination scientifique37. 38 On ne saurait trop recommander, Ă titre de comparaison et pour leur intĂ©rĂȘt littĂ©raire propre, la ... 39 Pelot, Coppens et Liberatore, 1990 40 Taquet, 1991 ; Mercier, 1992 37Enfin, et plus sĂ©rieusement, ce sont tout simplement des leçons dâĂ©criture que la littĂ©rature peut proposer Ă la science. Si les scientifiques doivent, je le crois, lire ces livres qui nous parlent de la science, et souvent avec plus de pertinence ou de vigueur que trop dâessais thĂ©oriques, ils doivent aussi lire, lire tous les livres â et dâabord pour apprendre Ă Ă©crire ! Ce serait encore une Ă©tude Ă entreprendre que dâanalyser la pauvretĂ©, le schĂ©matisme, la mĂ©diocritĂ© de lâĂ©criture scientifique actuelle. La rigide codification formelle qui est de rĂšgle aujourdâhui dans les publications professionnelles des chercheurs sâaccompagne, on peut le montrer, dâun appauvrissement de la pensĂ©e et dâun affaiblissement de lâĂ©change38. Cette banalisation de lâĂ©criture a de sĂ©rieuses consĂ©quences sur la qualitĂ© des communications entre les professionnels de la science et ses profanes. Aussi faut-il saluer comme une contribution notable au renouveau et Ă lâenrichissement des indispensables mĂ©diations entre le milieu scientifique et le corps social lâapparition dâun vĂ©ritable souci de lâĂ©criture, dâune exigence de la forme Ă©crite, dans des Ćuvres que, du coup, on prĂ©fĂ©rera appeler de culture scientifique » plutĂŽt que de vulgarisation scientifique ». Pour ne prendre que quelques exemples câest Stella Baruk montrant le poids de la langue dans la pratique et lâenseignement des mathĂ©matiques, et la faisant jouer Ă plein dans ses livres, jusque dans ce Dictionnaire de mathĂ©matiques Ă©lĂ©mentaires, qui est dâabord un dictionnaire de langue ; câest le botaniste Francis HallĂ© qui, Ă©crivant sur les Tropiques, nourrit son texte de citations littĂ©raires, depuis Conrad jusquâĂ Duras, et aurait voulu emprunter son titre Ă Serge Gainsbourg Sous le soleil, exactement ... ; câest le mathĂ©maticien Ivar Ekeland construisant entiĂšrement son livre Au hasard sur un profond enracinement dans le texte et lâesprit des sagas scandinaves ; câest le biologiste Jacques Ninio, alternant dans La biologie buissonniĂšre, dĂ©veloppements sur les dĂ©couvertes rĂ©centes de sa science et tĂ©moignages personnels en forme de petites nouvelles. Et lâon peut mĂȘme trouver de vĂ©ritables romans sur les recherches contemporaines, Ă©crits par des Ă©crivains, en collaboration avec des scientifiques â et illustrĂ©s39. Il nâest pas jusquâĂ lâhistoire des sciences qui ne sâessaie Ă la fiction dans Les pensĂ©es nocturnes dâun physicien classique, câest sous forme romanesque que lâhistorien Russell Mac Cormmack, synthĂ©tisant les recherches acadĂ©miques, retrace les bouleversements de la physique au dĂ©but de ce siĂšcle. Ce recours ce retour ? Ă la littĂ©rature, on peut le voir Ă lâĆuvre aussi dans le mouvement de rĂ©novation des grands Ă©tablissements de culture scientifique et technique. Coup sur coup, le MusĂ©um dâHistoire Naturelle et le MusĂ©e National des Techniques ont Ă©prouvĂ© le besoin dâenraciner leur image et de ressourcer leur esprit au travers de petites anthologies littĂ©raires, recueil des visions et des Ă©motions quâils ont pu inspirer40. Il faudra revenir sur lâĂ©crit de la science ... 38Nous, scientifiques, sommes trop seuls. On nous invite parfois Ă sortir de nos laboratoires et Ă prĂ©senter au monde nos trouvailles. Mais nous sommes si mal Ă©levĂ©s, si gauches que, souvent, notre maladresse ennuie et notre brutalitĂ© effraie la sociĂ©tĂ©. Aussi avons-nous besoin que lâon sâoccupe de nous et de notre science, que lâon vienne vers nous, nous aider, nous policer. DĂŒrrenmatt, justement, lâavait compris ; dans Albert Einstein, texte dâune ironique et salutaire mĂ©ditation sur Einstein et Spinoza, confĂ©rence faite Ă lâinvitation de lâEcole polytechnique de Zurich, il commence ainsi son adresse aux Ă©tudiants et chercheurs scientifiques rĂ©unis pour lâĂ©couter 41 DĂŒrrenmatt, 1982, p. 9 Si jâai acceptĂ© lâinvitation de lâEcole polytechnique fĂ©dĂ©rale de donner une confĂ©rence sur Einstein, câest pour la raison suivante Ă lâheure actuelle, les mathĂ©matiques, les sciences physiques et naturelles et la philosophie sont Ă tel point interdĂ©pendantes que le profane doit, lui aussi, sâatteler Ă trancher ce nĆud gordien. Car, abandonner physiciens, mathĂ©maticiens et philosophes Ă eux-mĂȘmes, câest les refouler dĂ©finitivement dans le ghetto de leur spĂ©cialitĂ© oĂč, oubliĂ©s et dĂ©concertĂ©s, ils sont Ă la merci des technocrates et des idĂ©ologues, comme ils lâont toujours Ă©tĂ© et ne cesseront de lâĂȘtre41. 39Merci aux romanciers, aux dramaturges, aux poĂštes, de ne pas nous abandonner Ă nous-mĂȘmes.
Films Streaming Enrage, Streaming Complet VF - Film HD, enrage. HD streaming, enrage Comment regarder un film et sĂ©ries en ligne en vf complet Streaming Enrage, Streaming Complet VF - Film HD enrage Le Mouton enragĂ©Titre original Le Mouton enragĂ© Film Le Mouton enragĂ© 13 March 1974 19741974-03-13 N/A Stream GratuitFilms Streaming Enrage - Le Mouton enragĂ© streaming complet, Le Mouton enragĂ© streaming vf gratuit Nicolas Mallet est un modeste employĂ© de banque rĂ©signĂ© Ă la mĂ©diocritĂ© sociale pour la sĂ©curitĂ© que lui procure son emploi. Introverti et terne, avec l'assistance et sous les directives d'un sien ancien camarade de lycĂ©e, Claude Fabre, il va devenir un sĂ©ducteur assurĂ©, un arriviste opportuniste sans ambition dĂ©finie. Aux lendemains de la crise du pĂ©trole, le Bel Ami des annĂ©es 70 connaĂźt une remarquable ascension sociale, en s'appuyant exclusivement sur les femmes qu'il sĂ©duit presque sans le vouloir, tout en Ă©tant tĂ©lĂ©guidĂ© par Fabre. Allant chercher le pouvoir auprĂšs de ceux qui le rĂ©gentent, sachant se rendre indispensable, il va rĂ©ussir son ascension et favoriser celle de sa premiĂšre conquĂȘte. Le sexe enragĂ©Titre original Le sexe enragĂ© Film Le sexe enragĂ© 16 September 1970 19701970-09-16 N/A Stream GratuitFilms Streaming Enrage - Le sexe enragĂ© streaming complet, Le sexe enragĂ© streaming vf gratuit J'enrage de son absenceTitre original J'enrage de son absence Film J'enrage de son absence 31 October 2012 20122012-10-31 N/A Stream GratuitFilms Streaming Enrage - J'enrage de son absence streaming complet, J'enrage de son absence streaming vf gratuit AprĂšs dix ans dâabsence, Jacques ressurgit dans la vie de Mado, aujourdâhui mariĂ©e et mĂšre de Paul, un garçon de sept ans. La relation de lâancien couple est entachĂ©e du deuil dâun enfant. Alors que Mado a refait sa vie, Jacques en paraĂźt incapable et lorsquâil rencontre Paul, câest un choc. La complicitĂ© de plus en plus marquĂ©e entre Jacques et Paul finit par dĂ©ranger Mado qui leur interdit de se revoir. Mais Jacques ne compte pas en rester lĂ ... Pasolini l'EnragĂ©Titre original Pasolini l'EnragĂ© Film Pasolini l'EnragĂ© 01 January 1966 19661966-01-01 N/A Stream GratuitFilms Streaming Enrage - Pasolini l'EnragĂ© streaming complet, Pasolini l'EnragĂ© streaming vf gratuit Fautrier l'enragĂ©Titre original Fautrier l'enragĂ© Film Fautrier l'enragĂ© 11 October 1964 19641964-10-11 N/A Stream GratuitFilms Streaming Enrage - Fautrier l'enragĂ© streaming complet, Fautrier l'enragĂ© streaming vf gratuit Kiba, le loup enragĂ©Titre original ççŒäčä» Film Kiba, le loup enragĂ© 19 November 1966 19661966-11-19 N/A Stream GratuitFilms Streaming Enrage - Kiba, le loup enragĂ© streaming complet, Kiba, le loup enragĂ© streaming vf gratuit A son arrivĂ©e dans un village isolĂ© du Japon, Kiba, un samouraĂŻ vagabond, dĂ©fend une belle femme aveugle contre un sinistre complot. Ses assaillants envoient alors contre lui un samouraĂŻ sans scrupules, nommĂ© Sana. La lutte entre eux deviendra personnelle, pour l'honneur et l'amour de la femme aveugle. Chien enragĂ©Titre original éèŻçŹ Film Chien enragĂ© 17 October 1949 19491949-10-17 N/A Stream GratuitFilms Streaming Enrage - Chien enragĂ© streaming complet, Chien enragĂ© streaming vf gratuit Dans le Japon d'aprĂšs-guerre, un policier se fait subtiliser son arme. Son supĂ©rieur refuse sa dĂ©mission et l'envoie Ă la poursuite du malfaiteur. Il mĂšne son enquĂȘte dans les bas-fonds de Tokyo, oĂč il cĂŽtoie la misĂšre d'une population qui survit difficilement Ă la dĂ©faite de son pays. EnragĂ©Titre original Unhinged Film EnragĂ© 16 July 2020 20202020-07-16 N/A Stream GratuitFilms Streaming Enrage - EnragĂ© streaming complet, EnragĂ© streaming vf gratuit Mauvaise journĂ©e pour Rachel en retard pour conduire son fils Ă lâĂ©cole, elle se retrouve coincĂ©e au feu derriĂšre une voiture qui ne redĂ©marre pas. Perdant patience, elle klaxonne et passe devant. Quelques mĂštres plus loin, le mĂȘme pick up sâarrĂȘte Ă son niveau. Son conducteur la somme de sâexcuser, mais elle refuse. Furieux, il commence Ă la suivre... La journĂ©e de Rachel se transforme en vĂ©ritable cauchemar. Comme un chien enragĂ©Titre original At Close Range Film Comme un chien enragĂ© 18 April 1986 19861986-04-18 N/A Stream GratuitFilms Streaming Enrage - Comme un chien enragĂ© streaming complet, Comme un chien enragĂ© streaming vf gratuit Brad Jr. vient de quitter l'Ă©cole et s'ennuie dans sa petite ville de Pennsylvanie. Il revoit son pĂšre, Brad Sr., qui a depuis longtemps quittĂ© sa famille pour vivre en bande avec ses copains avec lesquels il a montĂ© un gang de vols de vĂ©hicules. Brad Jr., de plus en plus admiratif, finit avec un groupe de copains par faire la mĂȘme chose. EncouragĂ© par les aĂźnĂ©s, le jeune gang vole des tracteurs. Le drame Ă©clate lorsque la police s'en mĂȘle. Ce film est tirĂ© d'un fait divers oĂč un gang, en 1978, recruta des adolescents et les assassina froidement comme des tĂ©moins dangereux. Le sang du chĂątimentTitre original Rampage Film Le sang du chĂątiment 01 September 1987 19871987-09-01 N/A Stream GratuitFilms Streaming Enrage - Le sang du chĂątiment streaming complet, Le sang du chĂątiment streaming vf gratuit Charles Reece Alex McArthur est arrĂȘtĂ© aprĂšs avoir commis plusieurs meurtres brutaux accompagnĂ©s d'actes de mutilation. Reece justifie ses actes par la nĂ©cessitĂ© de boire du sang pour se purifier. Le procureur Anthony Fraser Michael Biehn est chargĂ© de requĂ©rir la peine de mort contre Reece. Fraser, hantĂ© par le souvenir de sa fille morte, est en proie Ă des doutes sur la validitĂ© de cette peine, d'autant que la dĂ©fense soutient la thĂšse de l'irresponsabilitĂ© pĂ©nale. Reece est dĂ©clarĂ© sain d'esprit et condamnĂ©, mais un nouvel examen mĂ©dical par IRM le rend finalement irresponsable pour cause de maladie mentale. EnfermĂ©, il met fin Ă ses jours par overdose mĂ©dicamenteuse. Chute libreTitre original Falling Down Film Chute libre 26 February 1993 19931993-02-26 N/A Stream GratuitFilms Streaming Enrage - Chute libre streaming complet, Chute libre streaming vf gratuit Il a suffit dâun rien une chaleur oppressante, lâĂ©ternel embouteillage aux abords de Los Angeles et un sentiment dâoppression insupportable, pour quâun homme ordinaire abandonne sa voiture en plein trafic et sombre dans la folie. Devenu incontrĂŽlable, sera-t-il arrĂȘtĂ© avant quâil ne commette lâirrĂ©parable ? WolfguyTitre original ăŠă«ăăŹă€ çăăçŒç· Film Wolfguy 04 April 1975 19751975-04-04 N/A Stream GratuitFilms Streaming Enrage - Wolfguy streaming complet, Wolfguy streaming vf gratuit Sonny Chiba est WOLFGUY, le seul survivant d'un clan de loups-garous qui compte sur ses super-pouvoirs sauvages, activĂ©s par la pleine lune pour rĂ©soudre des crimes mystĂ©rieux. Une nuit, une mort bizarre et sanglante dans les rues de Tokyo le plonge dans une conspiration de grande envergure peuplĂ©e de politiciens tordus, de femmes nues, un tigre fantĂŽme et... Chien enragĂ©Titre original The Mad Dog Film Chien enragĂ© 05 March 1932 19321932-03-05 N/A Stream GratuitFilms Streaming Enrage - Chien enragĂ© streaming complet, Chien enragĂ© streaming vf gratuit Mickey a dĂ©cidĂ© que c'Ă©tait le jour du bain pour Pluto. Mickey a dĂ©jĂ rĂ©ussi Ă le mettre dans la baignoire et Ă le savonner. Mais le chien dĂ©cide de sortir brusquement du bain. Cette sortie fait chuter Mickey avec les serviettes dans l'eau. Le savon est Ă©jectĂ© en l'air et retombe dans la gueule de Pluto. Mickey dĂ©cide de le faire sortir bien qu'il Ă©mette des bulles. Dans la rue, les passants qui voient Pluto pensent qu'il est enragĂ© et lui jettent des objets pour le faire dĂ©guerpir. L'employĂ© de la fourriĂšre Pat Hibulaire arrive dans les parages et tente d'abattre Pluto. Mickey parvient Ă le sauver de justesse mais la poursuite continue.
dans la gueule du loup streaming