DiscoverDroit dans la Gueule du Loup by Melissmell. Find album reviews, track lists, credits, awards and more at AllMusic. C’est trĂšs excitant d’ĂȘtre ici, nous sommes trĂšs contents. Avecson clan, Tany Zampa a rĂ©gnĂ© sur Marseille pendant prĂšs de vingt ans : meurtres, boĂźtes, filles, stups, rackets FĂ©roce et habile, il Profitantdu manque de cohĂ©rence de la politique Ă©nergĂ©tique de l’UE, Vladimir Poutine souffle le chaud et le froid sur le marchĂ© europĂ©en et amorce un mouvement de dĂ©stabilisation politique 7YiAhj. 31 May, 2020 [Gratuit-720p] Dans la gueule du loup 1951 streaming vf 1951 film complet vostfr, regarder~ The Mob 1951 film complet streaming vf en français, Dans la gueule du loup streaming vf 1951 français en ligne complet gratuitDans la gueule du loup 1951Titre original The MobSortie 1951-09-07DurĂ©e 87 minutesÉvaluation de 15 utilisateursQualitĂ© 720pGenre CrimeEtoiles Broderick Crawford, Betty Buehler, Richard Kiley, Otto Hulett, Matt Crowley, Neville Brand, Ernest BorgnineLa langue VFMots-clĂ©s undercover cop, film noirSloganDans la gueule du loup - Synopsis Un agent secret enquete sur la corruption dans un port controle par la Film Dans la gueule du loup 1951 Stream Complet Vf Streaming Complet Regarder Dans la gueule du loup 1951 en ligne dĂ©bloquĂ©Regarder Dans la gueule du loup 1951 reddit en ligne gratuitTĂ©lĂ©charger Dans la gueule du loup 1951 film complet youtubeTĂ©lĂ©charger Dans la gueule du loup 1951 fuite film completRegarder Dans la gueule du loup 1951 bonne qualitĂ© en ligneRegarder Dans la gueule du loup 1951 film complet dailymotionTĂ©lĂ©charger Dans la gueule du loup 1951 sous-titreRegarder Dans la gueule du loup 1951 en ligne gratuit yesmoviesTĂ©lĂ©charger Dans la gueule du loup 1951 film complet en ligneTĂ©lĂ©charger Dans la gueule du loup 1951 non s'inscrireDans la gueule du loup 1951 regarder des films en ligneRegarder Dans la gueule du loup 1951 maintenant libreRegarder Dans la gueule du loup 1951 sur firestickRegarder Dans la gueule du loup 1951 en ligne justwatchRegarder Dans la gueule du loup 1951 film complet en ligne gratuit hd redditRegarder Dans la gueule du loup 1951 tĂ©lĂ©charger gratuitementRegarder Dans la gueule du loup 1951 gratuit de bonne qualitĂ©TĂ©lĂ©charger Dans la gueule du loup 1951 film complet google driveRegarder Dans la gueule du loup 1951 meilleure qualitĂ© en ligneRegarder Dans la gueule du loup 1951 en ligne gratuit zmovieRegarder Dans la gueule du loup 1951 uk putlockers123movies st watch Dans la gueule du loup 1951TĂ©lĂ©charger Dans la gueule du loup 1951 via fzmoviesTĂ©lĂ©charger Dans la gueule du loup 1951 bande-sonRegarder Dans la gueule du loup 1951 sans vous inscrireTĂ©lĂ©charger le film Dans la gueule du loup 1951 blu rayRegarder Dans la gueule du loup 1951 en directTĂ©lĂ©charger Dans la gueule du loup 1951 en hindi qualitĂ© hdRegarder Dans la gueule du loup 1951 en ligne en 4kRegarder Dans la gueule du loup 1951 au cinĂ©maTĂ©lĂ©charger le film Dans la gueule du loup 1951 zenomovieRegarder Dans la gueule du loup 1951 sous-titresTĂ©lĂ©charger Dans la gueule du loup 1951 film complet en qualitĂ© hdRegarder Dans la gueule du loup 1951 letmewatchthisRegarder Dans la gueule du loup 1951 regarder en ligne gratuitementRegarder Dans la gueule du loup 1951 genvideosRegarder Dans la gueule du loup 1951 pas d'inscriptionTĂ©lĂ©charger Dans la gueule du loup 1951 regarder en ligneRegarder Dans la gueule du loup 1951 en ligne hd dvd qualitĂ©Regarder Dans la gueule du loup 1951 gomovies hdRegarder Dans la gueule du loup 1951 reddit 123moviesRegarder Dans la gueule du loup 1951 netflixRegarder Dans la gueule du loup 1951 blu ray en ligne gratuitRegarder Dans la gueule du loup 1951 bonne qualitĂ©TĂ©lĂ©charger Dans la gueule du loup 1951 avec sous-titres anglaisRegarder Dans la gueule du loup 1951 rapidvideo Navigation principale CinĂ©ma News Le cahier critique Sorties CinĂ©ma Horaires et salles Prochainement Box-Office Photos Videos Dossiers SĂ©ries News Photos VidĂ©os Dossiers Toutes les sĂ©ries TV News Photos VidĂ©os Dossiers Audiences TĂ©lĂ© DVD / VOD News Photos VidĂ©os Bandes-Annonces People News Toutes les stars Photos VidĂ©os Dossiers CinĂ©ma Films Dans la gueule du loup Film SĂ©ances News Bandes-annonces Photos Casting Critiques DVD / VOD VOIR CE FILM SUR Offres VOD de Dans la gueule du loup Pas d'offres actuellement. Casting de Dans la gueule du loup VidĂ©o Ă  la une Premiere en continu Le guide des sorties Jeux concours NEWSLETTER Regarder maintenant StreamingM'avertir Dans la gueule du loup n'est pas disponible en streaming. Laissez-nous vous avertir quand vous pourrez le Casting RĂ©suméÀ Berlin, le corps de Darijo, fils d’immigrĂ©s croates, est retrouvĂ© dans un bois deux ans aprĂšs sa disparition. Le jeune garçon de 11 ans vivait dans la riche villa de GĂŒnter Reinartz, un homme d'affaires chez qui sa mĂšre, Lida, faisait le mĂ©nage. La jeune femme s’est depuis mariĂ©e avec son ancien employeur. Elle vit avec lui et ses deux fils, Tristan et Siegfried. Lors de la disparition de l'enfant, les enquĂȘteurs avaient supposĂ© qu’il avait Ă©tĂ© enlevĂ© par erreur, confondu avec l’un des fils du riche entrepreneur. Son autopsie, qui rĂ©vĂšle des traces de maltraitance bien antĂ©rieures Ă  son enlĂšvement, vient rĂ©futer cette hypothĂšse. Quels secrets cache la famille de GĂŒnter ? D'oĂč vient la colĂšre de Darko, le pĂšre de Darijo ? Que savent vraiment Tristan et Siegfried de cette tragique affaire ?OĂč regarder Dans la gueule du loup en streaming complet et lĂ©gal ?Nous ajoutons rĂ©guliĂšrement de nouveaux services de VOD et SVOD mais nous n`avons pas trouvĂ© d`offre pour "Dans la gueule du loup" en streaming. Veuillez revenir plus tard pour voir si une offre a Ă©tĂ© ajoutĂ©e.. Ca pourrait aussi vous intĂ©resser Prochains films populaires Prochains films de Crime & Thriller 1La science, on ne le dira jamais assez, est jeune – en tout cas si l’on entend sous ce mot, science », le mode prĂ©sent de production des connaissances que nous appelons scientifiques, et pas seulement ces connaissances elles-mĂȘmes. Car c’est bien la façon dont nous faisons la science, et ce que nous en faisons, qui nous pose tant de redoutables problĂšmes aujourd’hui. On ne saurait guĂšre, pour remonter aux origines de cette science, de notre science, retourner en deçà du XVIIe siĂšcle et de sa rĂ©volution souvent appelĂ©e galilĂ©enne », Ă  si juste titre. La science est jeune, donc. Nouvelle venue dans le concert des arts et mĂ©tiers, elle a besoin d’ĂȘtre Ă©duquĂ©e, cultivĂ©e, policĂ©e. Encore adolescente, elle peut mal tourner. Elle a besoin de savoir qui elle est, de prendre une pleine conscience de sa nature propre, pour connaĂźtre ses limites et dompter ses tentations. 1 LĂ©vy-Leblond, 1984, 1986, 2004. Les rĂ©fĂ©rences bibliographiques, dont la nature mĂȘme de ce texte e ... 2 Sarraute, 1956. 2Dans cette mise en culture1 », un rĂŽle majeur revient, bien sĂ»r, Ă  la littĂ©rature parce qu’elle apporte ce qu’elle seule peut donner aux lecteurs une connaissance approfondie, plus complexe, plus juste que celle qu’ils peuvent avoir par eux-mĂȘmes de ce qu’ils sont, de ce qu’est leur condition, de ce qu’est leur vie2 ». En un temps oĂč notre condition, notre vie sont soumises de plein fouet Ă  l’impact de la technoscience, la littĂ©rature peut nous en donner une connaissance plus complexe et plus juste » que beaucoup d’analyses thĂ©oriques, qu’elles soient historiques, Ă©pistĂ©mologiques ou sociologiques. Et cela vaut d’abord pour les scientifiques, dont l’enfermement dans leurs laboratoires ne facilite guĂšre la prise de conscience. Ce qui suit peut ainsi ĂȘtre conçu comme une contribution Ă  la mise en Ɠuvre du Connais-toi toi-mĂȘme » socratique, Ă  l’usage des scientifiques et – qui peut le plus, peut le moins ! – des profanes. 3 Friedman et Donley, 1985. 4 Braffort, 1995. 5 Levi, 1990. 6 Voir aussi Pynchon, 1990. 3C’est donc dĂ©libĂ©rĂ©ment que je m’intĂ©resserai plus Ă  ce que la littĂ©rature peut donner Ă  la science qu’à ce qu’elle lui prend. Depuis longtemps, certes, la pratique littĂ©raire a puisĂ© dans l’activitĂ© scientifique nombre d’images, de mĂ©taphores, de modĂšles, de formes – et de nombreuses Ă©tudes ont Ă©tĂ© consacrĂ©es Ă  ces emprunts. À titre d’exemple, chacun sait ce que Les affinitĂ©s Ă©lectives de Goethe doivent Ă  la chimie ; les bouleversements de la physique au dĂ©but de ce siĂšcle relativitĂ© einsteinienne, thĂ©orie quantique n’ont pas Ă©tĂ© sans influence sur des auteurs tels que Virginia Woolf, Faulkner ou Joyce3 ; quant aux mathĂ©matiques dites modernes et leur axiomatisation Ă  la Bourbaki, les Ă©crivains de l’Oulipo – Queneau, Roubaud, Perec, Calvino, etc. ont suffisamment explicitĂ© l’inspiration qu’ils y trouvaient4 ; Primo Levi a lui-mĂȘme montrĂ© comment le chimiste en lui nourrissait l’écrivain5 ; et les rĂ©fĂ©rences de Pynchon– Ă  commencer par L’arc-en-ciel de la gravitĂ© – ne sont pas moins Ă©videntes6. Mais outre qu’il serait fort prĂ©somptueux de ma part de m’avancer sur le terrain de la critique littĂ©raire, je souhaite plutĂŽt renverser le courant et montrer tout ce que, rĂ©ciproquement, nous avons Ă  gagner en examinant le spectre de la science au travers du prisme de la littĂ©rature... Ce petit guide de lecture, un simple carnet de notes, n’a Ă©videmment aucune prĂ©tention Ă  l’exhaustivitĂ© et ne fait qu’explorer quelques pistes Ă  suivre. Pour un voyage autour de la science, voici donc quelques-uns des livres que je conseillerais d’emporter. 4Et d’abord, demandons Ă  la littĂ©rature de nous prĂ©senter la science, et ceux qui la font. Car la tour d’ivoire est pauvre en miroirs. Et les scientifiques ne connaissent guĂšre leur image. Il est heureusement des livres oĂč trouver ces reflets. Et si d’aucuns jugent ces miroirs dĂ©formants, c’est peut-ĂȘtre qu’ils ne sont que grossissants et mettent prĂ©cisĂ©ment en lumiĂšre les traits les plus caractĂ©ristiques de leurs objets – traits qui n’ont aucune raison d’ĂȘtre les plus flatteurs. 5On sait le poids croissant que la science a exercĂ© sur la culture au XIXe siĂšcle, et comment on lui a reprochĂ© d’étouffer la sensibilitĂ©, de dĂ©senchanter le monde, de trivialiser toute aspiration morale ou esthĂ©tique. Flaubert, plus que tout autre, tĂ©moigne de cette emprise, en mĂȘme temps qu’il la met Ă  distance. Rappelons-nous ainsi quelques articles du Dictionnaire des idĂ©es reçues MATHÉMATIQUES dessĂšchent le cƓur. » SAVANTS la science infuse. Puits de science. Pour ĂȘtre savant, il ne faut que de la mĂ©moire. Les blaguer. » SCIENCE par rapport Ă  la religion "un peu de Science en Ă©carte, beaucoup y ramĂšne" » 6On reviendra d’ailleurs plus bas sur les rapports entre science et religion. Sait-on aussi que nous devons Ă  Flaubert l’une des plus savoureuses versions de l’anecdote si connue de l’ñge du capitaine », qui concentre Ă  l’extrĂȘme la reprĂ©sentation mythique, Ă  la fois dĂ©daigneuse et effarouchĂ©e, que le commun se fait des mathĂ©matiques ? C’est Stella Baruk, qui dans l’un de ses ouvrages sur l’enseignement des mathĂ©matiques intitulĂ© justement L’ñge du capitaine, a retrouvĂ© cette lettre du jeune Gustave, souffrant de quoi se faire crever » Ă  barbouiller du papier avec des chiffres » lorsqu’il prĂ©pare son baccalaurĂ©at, lettre adressĂ©e Ă  sa sƓur Caroline, le 15 mars 1843 7 In Baruk, 1992 a. Je vais te donner un problĂšme un navire est en mer, il est parti de Boston, chargĂ© d’indigo, il jauge deux cents tonneaux, fait voile vers Le Havre, le grand mĂąt est cassĂ©, il y a un mousse sur le gaillard d’avant, les passagers sont au nombre de douze, le vent souffle [sic], l’horloge marque trois heures un quart d’aprĂšs-midi, on est au mois de mai... On demande l’ñge du capitaine7. 8 Voir La langue tire la science », in La pierre de touche. La science Ă  l'Ă©preuve... , Paris, Gal ... 7J’ai d’ailleurs longtemps cru que Flaubert avait rĂ©ellement inventĂ© cette sotie, avant que d’en entendre une version rare et sensĂ©e – je veux dire, admettant une rĂ©ponse logique, quoique non mathĂ©matique – et dont l’occultation par Flaubert ne rend que plus significative la perte de sens induite par la terreur mathĂ©matique8. 9 Rappelons aprĂšs Queneau que cette quintessence des labeurs calculatoires, la table de logarithmes, ... 8Mais c’est surtout Bouvard et PĂ©cuchet qu’il nous faut lire et relire. On y trouve celle des figures de la science qui est le plus constamment refoulĂ©e la bĂȘtise. Car la science aussi, comment en irait-il autrement, a sa folie et sa bĂȘtise. Sa folie, elle l’assume assez bien, s’accommodant des mythiques savants fous » de la BD ou de la SF, voire revendiquant les productifs dĂ©lires de certains de ses hĂ©ros. Mais sa bĂȘtise, elle veut l’ignorer. Comment nier pourtant qu’il y a une bĂȘtise nĂ©cessaire et constitutive de la science – cet aveuglement de qui suit son seul sillon sans se laisser distraire. Ces ƓillĂšres bovines, Bouvard le bien nommĂ© et PĂ©cuchet les portent, et mĂȘme s’ils n’arrivent jamais au bout de leurs labours successifs, ils ont en tout cas la myope dĂ©termination de ceux qui retournent la glĂšbe du monde avec une science plus efficace9. 10 Les marges de la science oĂč errent tant de Quichotte de la physique, de marginaux de la cosmologie ... 9Ce n’est pas Ă  cause de leur bĂȘtise, d’ailleurs souvent moins ridicule qu’émouvante dans son ingĂ©nuitĂ©, que Bouvard et PĂ©cuchet Ă©chouent tour Ă  tour sur tous les continents du savoir, mais bien parce que leur dĂ©sir de savoir reste trop vaste et se condamne Ă  un papillonnage vellĂ©itaire, faute d’ĂȘtre assez obtus et de se faire une raison, en restreignant son objet. D’ailleurs, ce qui distingue trĂšs souvent les amateurs farfelus, auteurs de thĂ©ories scientifiques hĂ©tĂ©rodoxes des chercheurs professionnels, est justement l’ampleur des vastes fresques synthĂ©tiques proposĂ©es par les premiers, Ă  l’inverse des prudentes contributions Ă©troitement spĂ©cialisĂ©es des seconds10. En tout cas, Flaubert garde une Ă©vidente tendresse pour ses deux bonshommes » et leurs Ă©checs, Ă  l’opposĂ© de la vĂ©ritable haine qu’il voue dans Madame Bovary au pharmacien Homais, figure de la bĂȘtise scientifique triomphante. Comme l’écrit Sartre 11 Sartre, 1971, p. 644. [...] ce qu’il [Flaubert] reproche Ă  Homais, c’est de se complaire Ă  Ă©craser sous l’entassement de petites vĂ©ritĂ©s prĂ©cises et coupantes les grandes inquiĂ©tudes de l’humanitĂ©. Cette bĂȘtise invincible et victorieuse, dont les entreprises habilement menĂ©es rĂ©ussissent toujours et qui, finalement, rend compte de tout le rĂ©el, de tout ce que nous sommes, il faut, pour dĂ©couvrir sa hideur, son abjecte suffisance, son matĂ©rialisme Ă  courte vue, se placer au point de vue de ce qui aurait dĂ» ĂȘtre et n’a pas Ă©tĂ©, au point de vue de l’absence, du NĂ©ant, du vide, de notre vain dĂ©sir et de notre dĂ©laissement. Et finalement, quelle est cette pensĂ©e caricaturale que Flaubert a logĂ©e en Homais ? Eh bien, c’est tout simplement le rationalisme expĂ©rimental du docteur Flaubert ; c’est la Science tout entiĂšre, rabaissĂ©e jusqu’à l’imbĂ©cillitĂ©11. 10Qui oserait dire aujourd’hui que la science – pas tout entiĂšre », heureusement – Ă©chappe Ă  ce reproche et qu’elle peut se dispenser d’ĂȘtre attentive Ă  ces critiques ? Dans un roman beaucoup moins connu de Jacques Audiberti, Le retour du divin, on trouve un personnage fĂ©minin de chercheuse » ou plutĂŽt, selon les termes de l’auteur, de savante », fort peu crĂ©dible quant aux conditions sociales de son travail elle est censĂ©e travailler seule dans un laboratoire personnel perdu au cƓur des PyrĂ©nĂ©es ..., mais dont les traits personnels et la psychologie professionnelle sont remarquablement dĂ©crits 12 Audiberti, 1983, p. 126. Elle ne comprenait guĂšre qu’on pĂ»t ne pas comprendre. Les chiffres, modelĂ©s par l’espace qui les entoure, sont clairs. À la diffĂ©rence des mots, ils ne fument pas, ils ne sentent pas. Les lois ne forcent personne, n’exigent rien. Elles donnent, tranquillement, la mesure du monde. Jamais impĂ©ratrices furent moins contestables. À tout instant, n’importe oĂč, dans le passĂ©, dans l’avenir, sur la terre, aussi bien que dans la lune, les cas d’égalitĂ© des triangles rectangles jouaient sans relĂąche, sans fatigue, sans dĂ©goĂ»t. Les points de suspension aprĂšs les dix milliĂšmes du nombre pi, pas plus que le signe de l’infini, comme un huit horizontal, ni cette marge d’approximation que se consent le calcul infinitĂ©simal, Martine n’en tirait aucun aliment pour une rĂȘverie dubitative, ni mĂȘme pour une culture personnelle, individuelle, solitaire, incontrĂŽlable12. 11Nous, scientifiques, sommes trop peu nombreux, de fait, Ă  comprendre qu’on peut ne pas comprendre », et Ă  penser que la science nous permet quand mĂȘme, jusque dans sa pratique, une culture personnelle, individuelle, solitaire, incontrĂŽlable ». Et beaucoup moins nombreux encore Ă  considĂ©rer que c’est justement cette culture scientifique personnelle, etc. que nous devrions faire effort pour partager, et pas seulement nos simples connaissances. 12D’autres romans ont donnĂ© de la figure du scientifique des images d’une grande justesse, et qui sapent avec efficacitĂ© le mythe du savant gĂ©nial et solitaire, au profit d’une reprĂ©sentation beaucoup plus fidĂšle du chercheur moderne et moyen. Ainsi Daniel Schiff, dans La ligne de Sceau, a dĂ©crit avec finesse et humour les pensĂ©es intimes d’un jeune physicien qui, tous les matins, prend le mĂ©tro Ă  Paris pour rejoindre son laboratoire Ă  Orsay, et dont l’imagination va et vient entre les difficultĂ©s de ses Ă©quations qui l’obsĂšdent et les genoux de sa voisine qui ne l’obsĂšdent pas moins. Quant Ă  Daniele Del Giudice, dans Atlas occidental, il met en scĂšne avec talent la confrontation Ă  GenĂšve d’un vieil Ă©crivain amĂ©ricain et d’un jeune physicien italien qui travaille au CERN Centre europĂ©en de recherches nuclĂ©aires ; ce roman offre une saisissante description des colossaux appareillages de la physique des particules et du rĂȘve dĂ©miurgique de ses praticiens. 13Pour autant, les grands hommes de la science n’en existent pas moins. Mais leurs biographies relĂšvent trop souvent de l’hagiographie, et ces arbres ont pour fonction essentielle de cacher la forĂȘt. Pour sortir de l’apologĂ©tique, il faut Ă©chapper au genre trop convenu des vies de savant » rappelons le trĂšs savoureux pastiche, ironique et charmant, donnĂ© par GisĂšle Prassinos avec son portrait de Berge Bergsky dans Brelin-le-Prou. Soit le cas Oppenheimer. On sait comment ce physicien des plus brillants un bon exemple, incidemment, de scientifique dont la trop fine et trop critique intelligence aura empĂȘchĂ© le grand talent d’aller jusqu’au gĂ©nie crĂ©ateur – il lui manquait un grain de bĂȘtise..., aprĂšs avoir assumĂ© la direction scientifique du projet Manhattan la mise au point des premiĂšres armes nuclĂ©aires Ă  Los Alamos pendant la Seconde Guerre mondiale, fut Ă©cartĂ© de ses responsabilitĂ©s aprĂšs avoir eu maille Ă  partir avec la CIA et avoir Ă©tĂ© traduit en justice par la Commission des activitĂ©s antiamĂ©ricaines en pleine hystĂ©rie maccarthyste. On connaĂźt moins l’histoire ambiguĂ« de ses relations avec la CIA et de ses compromissions initiales pour accĂ©der Ă  son poste, il avait donnĂ© des gages et dĂ©noncĂ© l’un de ses amis, intellectuel amĂ©ricain procommuniste avant-guerre. L’alliance chez Oppenheimer d’une puissante intelligence et d’une fragile moralitĂ© a Ă©tĂ© remarquablement dĂ©crite par sa victime, Haakon Chevalier, dans un roman, L’homme qui voulut ĂȘtre Dieu – vĂ©ritable tragĂ©die antique oĂč c’est bien l’hybris du hĂ©ros qui le conduit Ă  sa perte. Rarement le mixte d’arrogante prĂ©somption et de veule naĂŻvetĂ© qui caractĂ©rise tant de grands noms de la science aura Ă©tĂ© si bien mis en scĂšne. Dans cette perspective, on peut cependant citer une extraordinaire nouvelle, Ă  la fois onirique et ironique, de Stig Dagerman, Dieu rend visite Ă  Newton, d’une noirceur assez dĂ©sespĂ©rĂ©e – mais parfaitement adĂ©quate Ă  l’antipathie admirative qu’on ne peut manquer d’éprouver pour le personnage de Newton. La cornue 14Encore nous faut-il comprendre ce qu’est la science. Dans cette interrogation sur la nature, la valeur et le statut de l’activitĂ© scientifique qui fait l’ordinaire de l’épistĂ©mologie, ne nĂ©gligeons pas l’aide, extraordinaire, que peut nous fournir la littĂ©rature. Cette essence de la science que nous cherchons Ă  isoler, la littĂ©rature parfois l’atteint par une distillation plus subtile que les lourdes analyses de la philosophie des sciences – cornue plus efficace qu’une trieuse mĂ©canique. 13 Voir La chauve-souris et la chouette », in La pierre de touche. La science Ă  l'Ă©preuve... , cit. ... 15Notre Ă©poque a vu se forger, au-delĂ  du rationalisme scientiste, une conception plus fine, relative et contextuelle, de ce qu’est la connaissance scientifique. De Duhem Ă  Feyerabend et Foucault, en passant par Popper et Lakatos et mĂȘme Bachelard, mais il faudrait le montrer, contre l’opinion commune ..., c’est un assouplissement progressif des critĂšres de scientificitĂ© et des normes de rationalitĂ© qui s’est imposĂ©13. Il n’en est que plus remarquable de trouver dans la littĂ©rature des intuitions fulgurantes et des Ă©noncĂ©s percutants de ce mouvement. 16Commençons par un exemple princeps. La culture du XIXe siĂšcle a Ă©tĂ© entiĂšrement polarisĂ©e par l’opposition entre la poussĂ©e scientiste positiviste, moderniste, naturaliste et les rĂ©sistances romantique, symboliste qu’elle suscitait. À cet Ă©cartĂšlement, peu ont Ă©chappĂ©. Une exception majeure Hugo, qui, superbement, conjugue les deux courants. En tĂ©moigne ce texte magnifique, L’Art et la Science, initialement le chapitre III du William Shakespeare que Hugo Ă©crit comme prĂ©face aux traductions du théùtre de Shakespeare par son fils François-Victor. On y trouve dĂ©veloppĂ©e une comparaison entre l’art et la science qui n’est pas, quant au fond, d’une originalitĂ© foudroyante, puisque Hugo y affirme le caractĂšre absolu de l’art et relatif de la science, et considĂšre que le premier ne connaĂźt pas l’idĂ©e de progrĂšs alors qu’elle caractĂ©rise la seconde. Mais la force de l’écriture hugolienne arrache ces Ă©noncĂ©s Ă  la banalitĂ©. Et surtout, pour ce qui nous concerne, Hugo montre une conception du progrĂšs scientifique trĂšs en avance sur le positivisme de son temps. Ce progrĂšs, pour Hugo, n’est ni linĂ©aire, ni quantitatif, ni cumulatif. Mais laissons-lui la parole 14 Hugo, 1985, p. 18-19. La science est relatif, qui la gouverne, s’y imprime; et cette sĂ©rie d’empreintes du relatif, de plus en plus ressemblantes au rĂ©el, constitue la certitude mobile de l’homme. En science, des choses ont Ă©tĂ© chefs-d’Ɠuvre et ne le sont plus. La machine de Marly a Ă©tĂ© chef-d’ science cherche le mouvement perpĂ©tuel. Elle l’a trouvĂ© ; c’est elle-mĂȘme. La science est continuellement mouvante dans son bienfait. Tout remue en elle, tout change, tout fait peau neuve. Tout nie tout, tout dĂ©truit tout, tout crĂ©e tout, tout remplace tout. Ce qu’on acceptait hier est remis Ă  la meule aujourd’hui. La colossale machine Science ne se repose jamais ; elle n’est jamais satisfaite ; elle est insatiable du mieux, que l’absolu ignore. La vaccine fait question, le paratonnerre fait question. Jenner a peut-ĂȘtre errĂ©, Franklin s’est peut-ĂȘtre trompĂ© ; cherchons encore. Cette agitation est superbe. La science est inquiĂšte autour de l’homme; elle a ses raisons. La science fait dans le progrĂšs le rĂŽle d’utilitĂ©. VĂ©nĂ©rons cette servante magnifique14. 15 Toulotte, 1996. 17Comment mieux dire ? Hugo montre d’ailleurs dans ce texte une Ă©poustouflante connaissance de l’histoire des sciences, dont les sources mĂ©riteraient une Ă©tude dĂ©taillĂ©e ; sans doute la frĂ©quentation d’Arago a-t-elle jouĂ© un rĂŽle important15. Ainsi ce passage qui Ă  lui seul montre comment chez Hugo s’articulent savoir acadĂ©mique et inspiration poĂ©tique, le premier retenant la seconde de basculer dans la pompositĂ©, la seconde permettant au premier d’échapper au pĂ©dantisme 16 Hugo, 1985, p. 27-28. Tout ce long tĂątonnement, c’est la science. Cuvier se trompait hier, Lagrange avant-hier, Leibniz avant Lagrange, Gassendi avant Leibniz, Cardan avant Gassendi, Corneille Agrippa avant Cardan, AverroĂšs avant Agrippa, Plotin avant AverroĂšs, ArtĂ©midore Daldien avant Plotin, Posidonius avant ArtĂ©midore, DĂ©mocrite avant Posidonius, EmpĂ©docle avant DĂ©mocrite, CarnĂ©ade avant EmpĂ©docle, Platon avant CarnĂ©ade, PhĂ©rĂ©cyde avant Platon, Pittacos avant PhĂ©rĂ©cyde, ThalĂšs avant Pittacos, et avant ThalĂšs Zoroastre, et avant Zoroastre Sanchoniathon, et avant Sanchoniathon HermĂšs, HermĂšs, qui signifie science, comme OrphĂ©e signifie art. Oh ! l’admirable merveille que ce monceau fourmillant de rĂȘves engendrant le rĂ©el ! O erreurs sacrĂ©es, mĂšres lentes, aveugles et saintes de la vĂ©ritĂ©16 ! 18C’est tout un cours d’épistĂ©mologie que l’on pourrait – que l’on devrait – bĂątir sur ce texte de Hugo. Dans un roman de Serge Bramly, Le piĂšge Ă  lumiĂšre, publiĂ© avec trop peu d’échos en 1979, on trouve une rĂ©flexion des plus subtiles sur cette idĂ©e, au fond fort Ă©trange si l’on veut bien y penser, des lois de la nature » – idĂ©e qui caractĂ©rise la science occidentale Ă  la diffĂ©rence, par exemple, de la tradition scientifique chinoise, comme Needham l’a bien montrĂ©. Dans le livre de Bramly, une sorte de vieil illuminĂ© a trouvĂ© un manuscrit du XVIIIe siĂšcle, dĂ©crivant en dĂ©tail un chĂąteau. Il veut en rĂ©aliser une maquette et embauche le narrateur pour l’assister dans sa tĂąche. Un mystĂšre plane sur cette reconstruction qui finit par converger vers le cabinet de curiositĂ©s situĂ© dans une tour du chĂąteau. La description du cabinet y met en Ă©vidence un appareillage optique perfectionnĂ© – lentilles, miroirs, etc. Et voici comment les protagonistes finissent par comprendre le but de leur prĂ©dĂ©cesseur, le constructeur du chĂąteau 17 Bramly, 1979, p. 146. [...] la lumiĂšre Ă©tait pour lui un symbole d’évidence, de vĂ©ritĂ©, sans doute se passionnait-il pour ses jeux Ă  la surface des bassins du parc, dans le feuillage des arbres, sur le brillant des armures, il considĂ©rait les reflets, s’attachait aux ombres, s’ingĂ©niait Ă  retrouver leurs sources, Ă  force d’observations patientes, Ă  prĂ©voir leur emplacement, leur Ă©clat, Ă  prĂ©dire leur densitĂ©. Ainsi en arrivera-t-il sans doute, peu Ă  peu, Ă  s’interroger sur l’infaillibilitĂ© prĂ©sumĂ©e de la nature. Elle Ă©tait trop Ă  son aise dans son Ă©lĂ©ment, ses manifestations y Ă©taient trop diffuses, trop complexes pour qu’il osĂąt attaquer chez elle ; il se retira alors dans sa tour Natura rerum magis se prodit per vexationes artis quam in libertate propria, cite-t-il, afin de la mieux cerner dans l’espace d’un laboratoire17. 19C’est un piĂšge qu’il s’agit de tendre Ă  la lumiĂšre, pour la prendre en dĂ©faut. Car il n’est pas de lois sans exceptions ! Et la lumiĂšre, si elle est censĂ©e ne pas ignorer la loi, ne saurait y obĂ©ir toujours. Aussi les hĂ©ros du livre reconstruisent-ils le piĂšge Ă  la lumiĂšre » et se mettent-ils Ă  l’affĂ»t La lumiĂšre se comporte avec une telle assurance. Pareille Ă  ces gĂ©ants immĂ©moriaux qui se croyaient invincibles, elle s’avance Ă  visage dĂ©couvert. Elle est en fait l’esclave de ses habitudes. » Alors il table sur l’effet de surprise, sur une possible distraction. 18 Ibid., p. 153. Exploitons sa suffisance, [dit-il] ; nous avons créé ce piĂšge, l’avons créé de toutes piĂšces, l’avons pourvu de ramifications infinies et changeantes les imprĂ©visibles circuits oĂč nous la forçons, la prendrons bien un jour au dĂ©pourvu – il suffit d’une faute ! – ils la dĂ©contenanceront, elle trĂ©buchera, une Ă©tourderie, nous lui ferons perdre pied une fois au moins. Commençons par endormir sa mĂ©fiance ; contentons-nous, pour le moment, de problĂšmes aisĂ©s, d’amicales promenades, elle faillira, m’assure-t-il, vous verrez, lorsque se mettront rĂ©ellement en branle les impĂ©nĂ©trables rouages de notre machine, lorsque nous l’entraĂźnerons dans nos dĂ©dales les plus secrets18. 20Il y a dans cette trame romanesque une remarquable intuition de l’homologie entre recherche scientifique et enquĂȘte policiĂšre. Le chercheur, comme le dĂ©tective, s’intĂ©resse plus aux infractions qu’au respect des lois ! La routine, policiĂšre comme scientifique, est celle de la vĂ©rification papiers en rĂšgle, formules satisfaites. Mais le grand jeu est celui de la poursuite des hors-la-loi. Contrairement Ă  ce qu’une conception frileuse de la science laisse trop souvent croire aux profanes, il n’est pas de plus grande excitation pour le chercheur que de dĂ©couvrir une exception aux lois admises, une limite de validitĂ© des thĂ©ories acceptĂ©es. Le jour oĂč la thĂ©orie de la relativitĂ© einsteinienne montrera une faille ne sera pas temps de deuil mais de gloire pour le scientiflic dont le piĂšge Ă  lumiĂšre se sera refermĂ© sur un photon dĂ©linquant. La fiction de Bramly met admirablement en lumiĂšre cette traque de l’illĂ©galitĂ© qui sous-tend la recherche scientifique. En soulignant la contingence des lois de la nature, comme celle des lois de la sociĂ©tĂ©, elle nous aide aussi Ă  comprendre la violence que celles-lĂ  comme celles-ci exercent. Le mouvement de rĂ©bellion que peuvent inspirer les contraintes des lois naturelles mĂ©rite d’ĂȘtre mieux pris en compte par les producteurs et les mĂ©diateurs de la science dans leurs relations avec les profanes, et devrait les obliger Ă  s’interroger sur la signification profonde de la forme juridique, normative et lĂ©gifĂ©rante que revĂȘt la connaissance scientifique. 19 Brecht, 1968, p. 79. 20 Feyerabend, 1996. 21Concluons cette brĂšve introduction Ă  un usage Ă©pistĂ©mologique de la littĂ©rature par une incursion chez Brecht. S’il est un Ă©crivain qui en notre siĂšcle a entretenu avec la science un rapport profond, constitutif de toute une partie de son Ɠuvre et rĂ©vĂ©lateur de ses contradictions qu’en bon dialecticien, il assumait par avance, c’est bien lui. De trĂšs nombreuses rĂ©fĂ©rences Ă  la mĂ©thode, l’esprit ou la pratique scientifique, Ă©maillent ses essais par exemple Le petit organon ou L’achat du cuivre, ses poĂšmes, son Journal de travail, ses rĂ©cits Histoires d’almanach, Dialogues d’exilĂ©s et son théùtre Turandot, Homme pour homme, etc., pour aboutir Ă  fournir la matiĂšre essentielle de sa derniĂšre Ɠuvre majeure, La vie de GalilĂ©e – sur laquelle nous reviendrons plus bas. Nous nous contenterons ici de l’un des aphorismes de Me-Ti ou le Livre des retournements, oĂč Brecht se montre un prĂ©curseur de la salubre Ă©pistĂ©mologie anarchiste, ou mieux dadaĂŻste, selon Feyerabend Contre la MĂ©thode - avec peut-ĂȘtre mĂȘme un degrĂ© de libertĂ© supplĂ©mentaire dans l’ironie dialectique On n’aurait aucune peine et on aurait grand avantage Ă  reprĂ©senter la science comme un effort pour dĂ©couvrir le caractĂšre non scientifique des affirmations et des mĂ©thodes scientifiques19 ». On se rappellera alors sans Ă©tonnement que Feyerabend a, de fait, Ă©tĂ© un temps, en sa prime jeunesse, fĂ©ru de théùtre et a pu approcher Bertolt Brecht20. VoilĂ  un cas au moins oĂč l’influence de la littĂ©rature sur l’épistĂ©mologie est directe et avĂ©rĂ©e... La pierre de touche 22Nos conceptions de la science, il nous faut enfin les mettre en jeu dans les questionnements et les affrontements toujours plus aigus que son rĂŽle croissant dans la citĂ© exige. Ne devons-nous pas, alors, prĂȘter la plus extrĂȘme attention Ă  ces textes oĂč romanciers ou dramaturges ont dĂ©jĂ  mis en page ou en scĂšne ces dĂ©bats, ces conflits ? Ils nous offrent un terrain d’expĂ©rimentation, une Ă©preuve de vĂ©ritĂ© ou de validitĂ© pour nos arguments – une pierre de touche avec laquelle tester la force et la pertinence de nos idĂ©es. 23Ainsi du dĂ©bat rĂ©current sur les relations entre science et religion et de ses modernes avatars. L’idĂ©e reçue dĂ©jĂ  Ă©pinglĂ©e par Flaubert un peu de Science Ă©carte [de la religion], beaucoup y ramĂšne » ne cesse de revenir Ă  la mode – un livre Ă  succĂšs signĂ© en 1991 par un acadĂ©micien catholique et deux mĂ©diaticiens cathodiques l’a dĂ©montrĂ©. Il est Ă©videmment plus intelligent pour les courants spiritualistes, plutĂŽt que de s’opposer Ă  la science et de la dĂ©nigrer, de s’essayer Ă  la rĂ©cupĂ©rer. L’inĂ©vitable confusion Ă©pistĂ©mologique qui entoure l’émergence de nouvelles conceptions scientifiques fournit un bouillon de culture assez trouble pour tenter d’en nourrir les visions du monde les plus diverses. Ainsi, dans les premiĂšres dĂ©cennies de ce siĂšcle, c’était sur le prĂ©tendu indĂ©terminisme quantique que l’on tentait de fonder le libre arbitre humain – on allait le chercher jusqu’au cƓur de l’électron. Aujourd’hui, c’est la cosmologie et l’ambigu principe anthropique » selon lequel l’Univers, la forme de ses lois, la valeur de ses constantes fondamentales, est trĂšs prĂ©cisĂ©ment ajustĂ© pour permettre l’apparition d’une intelligence humaine capable de le comprendre, qui sont sollicitĂ©s Ă  des fins apologĂ©tiques religieuses – ou, parfois, les formulations les plus brutales d’un Ă©volutionnisme biologique dont la tĂ©lĂ©ologie rejoint la thĂ©ologie suivant une voie naguĂšre illustrĂ©e par Teilhard de Chardin. 24Face Ă  cette exploitation empressĂ©e, le rappel de la nĂ©cessaire prudence mĂ©thodologique, l’affirmation de l’indispensable sĂ©paration des genres entre science et religion, la rĂ©fĂ©rence Ă  la laĂŻcitĂ© de la recherche semblent bien peu efficaces. La critique rationaliste, acculĂ©e par dĂ©finition Ă  la dĂ©fensive, a toutes les apparences d’une tĂąche Ă  la Sisyphe. Une autre stratĂ©gie cependant est possible dans ce dĂ©bat d’idĂ©es plutĂŽt que d’affronter de face la lourde alliance pas si nouvelle du spiritualisme et du scientisme, il s’agit de la prendre Ă  revers. Cette voie, c’est un roman qui nous l’ouvre avec virtuositĂ© et intelligence. Un roman trop peu remarquĂ© de John Updike, Ce que pensait Roger Ă©trange et maladroit titre français ; le titre anglais original est Roger’s Version, a pour narrateur un professeur de thĂ©ologie d’une universitĂ© amĂ©ricaine de Nouvelle-Angleterre. ÂgĂ© d’une cinquantaine d’annĂ©es, il a quittĂ© le sacerdoce pour l’enseignement et la recherche sur les hĂ©rĂ©sies chrĂ©tiennes des premiers siĂšcles – passionnantes au demeurant. Le voici confrontĂ© Ă  un jeune informaticien, Dale Kohler, qui tente de convaincre le dĂ©partement de thĂ©ologie de s’intĂ©resser Ă  la science contemporaine et souhaite y prĂ©parer une thĂšse, en invoquant pĂȘle-mĂȘle toutes les avancĂ©es de la science contemporaine remarquablement prĂ©sentĂ©es, il faut le dire, par Updike 21 Updike, 1988 a, p. 98. [...] l’exposĂ© de son projet DĂ©montrer Ă  partir des donnĂ©es physiques et biologiques existantes, au moyen de modĂšles et manipulations sur ordinateur digital Ă©lectronique, l’existence de Dieu, c’est-Ă -dire d’une intelligence agissante et souveraine derriĂšre tous phĂ©nomĂšnes21 » 25Je passe sur les dimensions affective et sexuelle des rapports entre Dale et Roger via la femme et la niĂšce du second, dont Updike tire une matiĂšre romanesque assez Ă©picĂ©e. Le nƓud du roman reste l’affrontement mĂ©taphysique et Ă©pistĂ©mologique des deux hommes dont voici le moment crucial 22 Ibid., p. 103. Et oĂč se placent les fossiles prĂ©cambriens ? poursuivit Dale. VoilĂ  que brusquement des animauxmulticellulaires, il y en a partout, on dĂ©nombre sept souches, et environ cinq cents espĂšces – arthropodes, brachiopodes, Ă©ponges, vers. Presque tout, en fait, sauf ce que l’on aurait pu attendre – les protozoaires. Comment les cellules ont-elles appris Ă  s’agglutiner ? Et puis, au fait, comment les cellules procaryotiques, ce qu’étaient prĂ©cisĂ©ment les algues bleu-vert, se sont-elles transformĂ©es pour devenir nos actuelles cellules eucaryotiques, non seulement pourvues d’un nuclĂ©us mais de mitochondries, de nuclĂ©oles, de l’appareil de Golgi, et d’autres trucs dont personne n’a encore dĂ©couvert la fonction. Entre les deux espĂšces de cellules il y a autant de diffĂ©rences qu’entre une chaumiĂšre et une cathĂ©drale. – Ma foi, dis-je, en tout cas il s’est passĂ© quelque chose, mais, pour ma part, je ne jugerais pas que j’y vois le doigt de Dieu. Tous ces raisonnements Ă  rebours Ă  partir des conditions actuelles pour conclure qu’elles sont hautement improbables, est-ce que vraiment ça nous donne une telle longueur d’avance sur l’homme des cavernes, qui ne comprenait pas pourquoi chaque mois la lune changeait de forme dans le ciel et en consĂ©quence inventait un tas d’histoires sur les dieux, les blagues et les cabrioles auxquelles ils se livraient lĂ -haut ? Vous vous imaginez, dirait-on, que par obligeance Dieu est disposĂ© Ă  se prĂ©cipiter pour combler le vide, la moindre lacune de la science. Le savant moderne n’a pas la prĂ©tention de tout savoir, il prĂ©tend uniquement savoir plus de choses que ses prĂ©dĂ©cesseurs, et aussi que les explications naturalistes paraissent se vĂ©rifier. Impossible d’avoir tout le bĂ©nĂ©fice de la science moderne et, en mĂȘme temps, de s’accrocher Ă  la cosmologie de l’homme des cavernes. Vous gardez Dieu prisonnier de l’ignorance humaine ; selon moi, Kohler, il y a trop longtemps qu’Il en est prisonnier22. 26On voit la subtilitĂ© et l’efficacitĂ© de l’argumentation il est beaucoup plus pertinent de rĂ©futer la prise en otage de la science par la religion Ă  partir de la seconde que de la premiĂšre ! Et quand Roger ajoute 23 Ibid., p. 113. Mais ma foi, dĂ©risoire ou non, me pousse Ă  m’insurger avec horreur contre votre tentative, votre grossiĂšre tentative, ai-je failli dire, pour rĂ©duire Dieu au statut de fait, un fait parmi tant d’autres, pour L’induire ! J’ai l’absolue conviction que mon Dieu Ă  moi, que le vrai Dieu de n’importe qui, ne sera pas induit, ne sera jamais tributaire de statistiques, de fragments d’ossements dessĂ©chĂ©s et de vagues lueurs au bout d’un tĂ©lescope23 ! 24 Ibid., p. 267. 25 Updike, 1975. 26 Sept odes Ă  des phĂ©nomĂšnes naturels », in Updike, 1988 b. 27et qu’il cite enfin le thĂ©ologien Karl Barth Quel genre de Dieu est-il, ce Dieu qu’il est besoin de dĂ©montrer24 ? », toute critique Ă©troitement rationaliste devient caduque et dĂ©risoire. Il est remarquable que ce soit une Ɠuvre de fiction et non un essai qui intervienne ainsi avec tant de pertinence dans ce vieux dĂ©bat. Rappelons au passage que l’intĂ©rĂȘt de John Updike pour la science est loin d’ĂȘtre contingent, puisqu’on lui doit, dĂšs le dĂ©but de son Ɠuvre, quelques nouvelles irrĂ©sistibles oĂč la faune d’un Ă©tang, ou encore un groupe de dinosaures, lui servent Ă  dĂ©crire les mƓurs de la classe moyenne amĂ©ricaine25, de trĂšs remarquables poĂšmes, assez lucrĂ©ciens d’inspiration et, lĂ  encore, d’une parfaite justesse scientifique, sur des thĂšmes physiques26. 27 Seul Antoine Vitez, dans ce qui fut sa derniĂšre mise en scĂšne, a su en 1991 Ă  la ComĂ©die-Française ... 28 LĂ©vy-Leblond, 1979. 28Si les rapports entre science et religion posent problĂšme, que dire des rapports entre science et politique, aujourd’hui cruciaux pour l’évolution de nos sociĂ©tĂ©s – sinon qu’il est urgent d’en mettre Ă  l’épreuve nos conceptions. C’est Brecht ici qui nous tend une prĂ©cise pierre de touche avec La vie de GalilĂ©e. Cette piĂšce tient une place majeure dans son Ɠuvre. Elle a connu pas moins de trois versions, la premiĂšre dans les annĂ©es trente, oĂč le thĂ©oricien du théùtre de l’ùre scientifique » utilise clairement la rĂ©fĂ©rence Ă  la science comme fondement mĂ©thodologique la science lui offre un modĂšle Ă  la fois de rationalitĂ© et d’efficacitĂ© ; le scientifique lui apparaĂźt comme une figure idĂ©ale de l’intellectuel, Ă  la fois produisant un discours vrai et menant une action juste. Au mĂ©pris de sa thĂ©orie de la distanciation, Brecht fera de GalilĂ©e dans cette premiĂšre version un hĂ©ros essentiellement positif, combattant pour la libertĂ© du savoir et la libĂ©ration des hommes. Pendant la Seconde Guerre mondiale, Brecht, exilĂ© aux États-Unis, voulant remonter son GalilĂ©e, le modifiera profondĂ©ment, sous l’influence d’abord d’une vision beaucoup plus sceptique du hĂ©ros proposĂ©e par Charles Laughton qui reprenait le rĂŽle, puis sous l’impact de la bombe atomique larguĂ©e sur Hiroshima le 5 aoĂ»t 1945, qui amĂšnera Brecht Ă  dialectiser ses conceptions quant aux rapports entre science et sociĂ©tĂ©, ou, plutĂŽt, quant au rĂŽle social du scientifique. La version finale est d’une impressionnante complexitĂ©, tout en Ă©tant – lĂ  est le gĂ©nie de Brecht – d’une grande fidĂ©litĂ© Ă  la vĂ©ritĂ© historique de la vie et de l’Ɠuvre de GalilĂ©e27. Je ne peux ici que renvoyer Ă  une analyse plus dĂ©taillĂ©e28, et me contenterai de citer la grande autocritique finale de GalilĂ©e – qui, elle, ne prĂ©tend guĂšre, bien sĂ»r, Ă  la vĂ©racitĂ© historique, tant il est vrai que nous parle ici, non le savant du XVIIe siĂšcle, mais un chercheur du XXe 29 Brecht, 1990, p. 131. Le combat pour rendre le ciel mesurable est gagnĂ© Ă  cause du doute ; Ă  cause de la foi, le combat de la mĂ©nagĂšre romaine pour son lait sera encore et toujours perdu. La science [...] a Ă  voir avec ces deux combats. Une humanitĂ© trĂ©buchante dans ce brouillard nacrĂ© de superstitions et de vieux dictons millĂ©naires, trop ignorante pour dĂ©ployer pleinement ses propres forces, ne sera pas capable de dĂ©ployer les forces de la nature que vous dĂ©voilez. Pourquoi travaillez-vous ? Moi, je soutiens que le seul but de la science consiste Ă  soulager les peines de l’existence humaine. Quand des hommes de science intimidĂ©s par des hommes de pouvoir Ă©goĂŻstes se contentent d’amasser le savoir pour le savoir, la science peut s’en trouver mutilĂ©e, et vos nouvelles machines pourraient ne signifier que des tourments nouveaux. Vous dĂ©couvrirez peut-ĂȘtre avec le temps tout ce qu’on peut dĂ©couvrir, et votre progrĂšs cependant ne sera qu’une progression, qui vous Ă©loignera de l’humanitĂ©. L’abĂźme entre elle et vous pourrait un jour devenir si grand qu’à votre cri de joie devant quelque nouvelle conquĂȘte pourrait rĂ©pondre un cri d’horreur universel29. 30 LĂ©vy-Leblond, 1979. 29Comment ne pas prendre au sĂ©rieux aujourd’hui cette adjuration de Brecht-GalilĂ©e ? À sa mort, en 1956, Brecht travaillait encore sur ce thĂšme, puisqu’il envisageait une piĂšce qui aurait mis en scĂšne un physicien contemporain, tenant Ă  la fois d’Einstein et d’Oppenheimer, et oĂč il aurait repris et renouvelĂ© le mythe promĂ©thĂ©en en un renversement fort brechtien, PromĂ©thĂ©e y aurait Ă©tĂ© enchaĂźnĂ© par les hommes pour avoir livrĂ© aux dieux, aux puissants, le secret du feu – superbe mĂ©taphore de la dĂ©couverte de l’énergie nuclĂ©aire ! Par-delĂ  son contenu explicite, l’Ɠuvre de Brecht, dans sa dynamique mĂȘme, constitue une efficace pierre de touche pour Ă©prouver nos conceptions quant au rĂŽle social et Ă  la responsabilitĂ© politique des chercheurs et tĂ©moigne de l’évolution de ces conceptions au fil du siĂšcle ; le prouve l’évolution concomitante des critiques et commentaires dont elle a fait l’objet30. 30La vision de Brecht, dans sa Vie de GalilĂ©e en tout cas, a pourtant sa limite dans sa conception magique, mais encore optimiste, d’un savant qui aurait pu, s’il l’avait voulu, Ă©chapper au pouvoir et mettre sa science au service des opprimĂ©s 31 Brecht, 1990, p. 131-132. Moi, en tant qu’homme de science, j’avais une possibilitĂ© unique. De mon temps l’astronomie atteignait les places publiques. Dans ces conditions tout Ă  fait particuliĂšres, la fermetĂ© d’un homme aurait pu provoquer de grands Ă©branlements. Si j’avais rĂ©sistĂ©, les physiciens auraient pu dĂ©velopper quelque chose comme le serment d’Hippocrate des mĂ©decins, la promesse d’utiliser leur science uniquement pour le bien de l’humanitĂ© ! Au point oĂč en sont les choses, le mieux que l’on puisse espĂ©rer est une lignĂ©e de nains inventifs qui loueront leurs services Ă  n’importe quelle cause. J’ai en outre acquis la conviction, Sarti, que je n’ai jamais Ă©tĂ© vraiment en danger. Quelques annĂ©es durant, j’ai mĂȘme Ă©tĂ© aussi fort que les autoritĂ©s et j’ai livrĂ© mon savoir aux puissants pour qu’ils en usent, n’en usent pas ou en abusent tout comme cela servait leurs intĂ©rĂȘts. J’ai trahi ma profession. Un homme qui a fait ce que j’ai fait ne peut ĂȘtre tolĂ©rĂ© dans les rangs de la science31. 31Cette surĂ©valuation du rĂŽle individuel du chercheur et de son autonomie aurait peut-ĂȘtre Ă©tĂ© mise en cause dans ses Ɠuvres restĂ©es inachevĂ©es. Mais il existe une suite, et une rĂ©plique, Ă  La Vie de GalilĂ©e. C’est une tragi-comĂ©die, Les physiciens, de Friedrich DĂŒrrenmatt – qui a revendiquĂ© explicitement la filiation de sa piĂšce avec celle de Brecht. La scĂšne, contemporaine, est situĂ©e au bord du lac LĂ©man, dans une clinique psychiatrique de luxe dirigĂ©e par la doctoresse Mathilde von Zahn, disciple rĂ©putĂ©e de Jung. Dans la clinique, trois malades qui se croient physiciens l’un se prend pour Einstein, le second pour Newton, et le troisiĂšme pour le plus grand physicien contemporain, Möbius, d’ailleurs Ă©trangement disparu depuis des annĂ©es. Le rideau se lĂšve au moment oĂč l’inspecteur Voss vient enquĂȘter sur le meurtre de son infirmiĂšre par Einstein » – ce qui est assez curieux, puisque Newton » avait dĂ©jĂ  Ă©tranglĂ© la sienne quelques mois auparavant. La doctoresse trouve cela fort gĂȘnant pour le crĂ©dit de son Ă©tablissement ... Lorsque les trois malades se retrouvent seuls, la vĂ©ritĂ© la premiĂšre vĂ©ritĂ© Ă©clate. Möbius » est le vrai Möbius, Ă©pouvantĂ© par les consĂ©quences possibles de ses dĂ©couvertes, mais ne voulant, ne pouvant pas renoncer Ă  la recherche ; alors il a fait le fou », a prĂ©tendu avoir des apparitions – le roi Salomon lui dicterait ses travaux – et s’est fait enfermer dans cet asile de fous pour retrouver la libertĂ© de faire de la science comme il l’entend ... Einstein » et Newton » sont deux de ses collĂšgues, l’un de l’Ouest, l’autre de Est, envoyĂ©s par leurs services secrets respectifs pour rĂ©cupĂ©rer Möbius et le ramener au service qui de la LibertĂ©, qui du Peuple ; dĂ©masquĂ©s par leurs infirmiĂšres, ils ont dĂ» les assassiner. Mais Möbius refuse de quitter l’asile 32 DĂŒrrenmatt, 1988, p. 85-87. MÖBIUS C’est curieux. Vous me vantez chacun une thĂ©orie diffĂ©rente, mais la rĂ©alitĂ© que vous m’offrez est la mĂȘme une prison. Alors lĂ , je prĂ©fĂšre mon asile de fous ! Il m’assure au moins de ne pas ĂȘtre exploitĂ© par les hommes Il faut tout de mĂȘme prendre certains Il y a des risques qu’on ne doit jamais courir, par exemple la destruction de l’humanitĂ©. Nous savons ce que le monde fait des armes qu’il possĂšde dĂ©jĂ  ; ce qu’il ferait de celles que mes dĂ©couvertes lui fourniraient, nous pouvons l’imaginer sans peine. J’ai rĂ©glĂ© ma conduite en consĂ©quence. J’étais pauvre. J’avais une femme et trois enfants. La carriĂšre universitaire c’était la gloire, l’industrie c’était la fortune. Les deux voies Ă©taient trop dangereuses. J’aurais Ă©tĂ© obligĂ© de publier mes travaux, ce qui aurait entraĂźnĂ© le bouleversement de la physique et, par contrecoup, l’effondrement de l’économie. Ma conscience me forçait Ă  choisir une autre issue. J’ai quittĂ© l’universitĂ©, j’ai lĂąchĂ© l’industrie et j’ai abandonnĂ© ma famille Ă  son sort. J’ai choisi de me cacher sous la cape du bouffon. Il a suffi de prĂ©tendre que le roi Salomon m’apparaissait, pour ĂȘtre embarquĂ© dare-dare dans un asile d’ Mais ce n’était pas une solution !MÖBIUS C’était le seul comportement raisonnable. La physique s’est heurtĂ©e aux limites du connaissable. Nous possĂ©dons quelques lois comprĂ©hensibles et certaines relations fondamentales entre des phĂ©nomĂšnes incomprĂ©hensibles, c’est tout. Tout le reste nous Ă©chappe et demeure un mystĂšre inaccessible Ă  la raison. Nous sommes au bout de notre chemin. Mais l’humanitĂ© n’en est pas encore lĂ . Nous avons menĂ© des combats d’avant-garde, mais personne n’a suivi et nous avons abouti dans le dĂ©sert. La science est devenue terrible et la recherche dangereuse. Nos connaissances sont mortelles. Il nous faut capituler devant le monde tel qu’il est. Nous sommes trop forts pour lui. Nous causons sa perte. Il faut lui reprendre la science que nous lui avons donnĂ©e. Moi, j’ai repris la mienne. Il n’y a pas d’autre solution, pour vous non Ce qui signifie ?MÖBIUS Vous devez rester avec moi, parmi les Nous ?MÖBIUS Tous les 33 Pour une Ă©tude gĂ©nĂ©rale sur les relations entre la science et le théùtre, voir les travaux de Dani ... 32De fait, Einstein » et Newton », convaincus, acceptent de rester enfermĂ©s avec Möbius pour prĂ©server l’humanitĂ© des terrifiantes retombĂ©es de la science nouvelle. Happy end sur le thĂšme de la conscience retrouvĂ©e et de la responsabilitĂ© assumĂ©e ? Ce serait mal connaĂźtre DĂŒrrenmatt
 La situation se retourne au fil des annĂ©es, la doctoresse von Zahn a mis la main sur les papiers du naĂŻf Möbius et fondĂ© sur ses dĂ©couvertes un gigantesque trust militaro-industriel multinational qui est en train d’accaparer la planĂšte. En croyant s’isoler du monde et se refuser Ă  l’exploitation de leurs travaux, nos physiciens se sont d’eux-mĂȘmes jetĂ©s dans la gueule du loup et se retrouvent au cƓur du systĂšme en train de l’alimenter. Salubre et sarcastique mise en garde DĂŒrrenmatt nous fournit, avec Les physiciens, l’aune Ă  quoi mesurer la portĂ©e et l’efficacitĂ© de nos rĂ©actions qui relĂšvent trop souvent d’un idĂ©alisme naĂŻf et individuel et ne sont guĂšre Ă  l’échelle des enjeux du dĂ©veloppement technoscientifique33. 33Notons au passage que le thĂšme du chercheur effrayĂ© par ses propres dĂ©couvertes et fuyant le monde pour le prĂ©server – sans succĂšs – a Ă©tĂ© traitĂ© par Sciascia, dans La disparition de Majorana, Ă  partir d’un Ă©pisode rĂ©el Ettore Majorana Ă©tait un jeune et gĂ©nial physicien italien qui disparut brusquement en 1936, s’étant probablement suicidĂ© ou, peut-ĂȘtre, enfermĂ© dans un couvent. Le roman-enquĂȘte de Sciascia, bien qu’assez problĂ©matique du point de vue historique il attribue Ă  Majorana une prescience peu plausible des consĂ©quences de ses recherches en physique nuclĂ©aire est, comme d’habitude, d’une luciditĂ© impitoyable. 34 Le lecteur s’étonnera peut-ĂȘtre de ne voir citer aucun auteur de science-fiction. C’est que la SF, ... 34On pourrait longuement poursuivre cette plongĂ©e littĂ©raire au cƓur de la science dĂ©velopper de profondes et fraĂźches considĂ©rations Ă©pistĂ©mologiques Ă  partir de l’Ɠuvre poĂ©tique de Francis Ponge ou, de façon plus inattendue, de certaines bandes dessinĂ©es comme celles de Masse ; revoir d’un Ɠil neuf les grandes figures de la science au travers des poĂšmes que leur a consacrĂ©s Hans Magnus Enzensberger ; relire, pour les perspectives qu’ils ouvrent sur la science, bien des romans ou des nouvelles Elsa Triolet, RenĂ© Daumal, Pierre Boulle, François Weyergans et tant d’autres. Mais il ne s’agit pas ici d’une anthologie34. Quelques leçons 35 Voir Goldsmith, 1986, 1990; LĂ©vy-Leblond, 1989 a. 35L’aide que la littĂ©rature peut apporter Ă  la science, ce n’est pas par hasard que je l’ai placĂ©e sous la triple enseigne d’instruments – le miroir, la cornue, la pierre de touche – qui appartiennent plus au laboratoire de l’alchimiste qu’à celui du chercheur moderne. Car derriĂšre la transmutation de la matiĂšre, inerte ou vivante – que rĂ©alisent si aisĂ©ment aujourd’hui le physicien nuclĂ©aire ou le biologiste gĂ©nĂ©ticien –, c’était la transformation de l’esprit et de la conscience humaines que visaient les prĂ©dĂ©cesseurs de la science moderne, et dont on ne se risquerait pas Ă  affirmer que leurs hĂ©ritiers l’ont beaucoup fait progresser. C’est pourquoi, outre ses Ɠuvres et ce qu’elles peuvent nous dire de la science, c’est Ă  une pratique essentielle de la littĂ©rature que nous, scientifiques, serions bien inspirĂ©s de rĂ©flĂ©chir plus avant je veux parler de la critique. S’il va de soi qu’il existe en littĂ©rature, comme en musique ou en peinture, une activitĂ© critique explicite, spĂ©cifique et reconnue pour telle, il n’en est certes pas de mĂȘme dans la science. La prĂ©tention des producteurs de science Ă  ĂȘtre eux-mĂȘmes, et seuls, maĂźtres de son Ă©valuation et de ses orientations, n’est pas plus acceptable en droit que la position de juge et partie en quelque autre domaine. Au surplus, les processus d’arbitrage interne Ă  la communautĂ© scientifique connaissent aujourd’hui une crise Ă©vidente. C’est donc d’une vĂ©ritable critique de science, comme il existe une critique d’art, une critique littĂ©raire, que nous avons besoin dorĂ©navant35. 36 Voir, pour l’histoire et la rĂ©solution de l’énigme, Harrison, 1990. 37 Et c’est peut-ĂȘtre ici que la science-fiction stricto sensu peut jouer un certain rĂŽle et le joue ... 36Ce sont d’abord des leçons de savoir-vivre, de morale et de maintien, que la littĂ©rature peut offrir Ă  la science. Mais on ne saurait refuser au passage quelques leçons d’imagination. Si Ă©parses et en tout cas imprĂ©visibles soient-elles, les occasions existent oĂč telle Ɠuvre littĂ©raire pourrait Ă  point nommĂ© suggĂ©rer la solution d’un problĂšme scientifique. On peut au moins repĂ©rer aprĂšs coup certaines prĂ©monitions gĂ©niales – telle la poĂ©tique rĂ©solution d’une Ă©nigme cosmologique majeure, le paradoxe de la nuit noire » si l’univers est infini et homogĂšne, alors dans quelque direction que nous regardions, notre regard devrait buter sur une Ă©toile comme celui d’un promeneur sur un tronc d’arbre lorsqu’il regarde autour de lui en pleine forĂȘt, et le ciel devrait nous apparaĂźtre uniformĂ©ment aussi brillant que le Soleil. Ce paradoxe, la science cosmologique n’a trouvĂ© sa solution que rĂ©cemment, un siĂšcle aprĂšs qu’Edgar Poe, dans EurĂȘka, en eut l’intuition36. Sans vouloir absurdement trouver des rĂ©ponses Ă  tous les problĂšmes de la science entre les lignes des romans, il n’est pas interdit de penser qu’une meilleure frĂ©quentation de la fiction littĂ©raire pourrait assouplir et dĂ©velopper l’imagination scientifique37. 38 On ne saurait trop recommander, Ă  titre de comparaison et pour leur intĂ©rĂȘt littĂ©raire propre, la ... 39 Pelot, Coppens et Liberatore, 1990 40 Taquet, 1991 ; Mercier, 1992 37Enfin, et plus sĂ©rieusement, ce sont tout simplement des leçons d’écriture que la littĂ©rature peut proposer Ă  la science. Si les scientifiques doivent, je le crois, lire ces livres qui nous parlent de la science, et souvent avec plus de pertinence ou de vigueur que trop d’essais thĂ©oriques, ils doivent aussi lire, lire tous les livres – et d’abord pour apprendre Ă  Ă©crire ! Ce serait encore une Ă©tude Ă  entreprendre que d’analyser la pauvretĂ©, le schĂ©matisme, la mĂ©diocritĂ© de l’écriture scientifique actuelle. La rigide codification formelle qui est de rĂšgle aujourd’hui dans les publications professionnelles des chercheurs s’accompagne, on peut le montrer, d’un appauvrissement de la pensĂ©e et d’un affaiblissement de l’échange38. Cette banalisation de l’écriture a de sĂ©rieuses consĂ©quences sur la qualitĂ© des communications entre les professionnels de la science et ses profanes. Aussi faut-il saluer comme une contribution notable au renouveau et Ă  l’enrichissement des indispensables mĂ©diations entre le milieu scientifique et le corps social l’apparition d’un vĂ©ritable souci de l’écriture, d’une exigence de la forme Ă©crite, dans des Ɠuvres que, du coup, on prĂ©fĂ©rera appeler de culture scientifique » plutĂŽt que de vulgarisation scientifique ». Pour ne prendre que quelques exemples c’est Stella Baruk montrant le poids de la langue dans la pratique et l’enseignement des mathĂ©matiques, et la faisant jouer Ă  plein dans ses livres, jusque dans ce Dictionnaire de mathĂ©matiques Ă©lĂ©mentaires, qui est d’abord un dictionnaire de langue ; c’est le botaniste Francis HallĂ© qui, Ă©crivant sur les Tropiques, nourrit son texte de citations littĂ©raires, depuis Conrad jusqu’à Duras, et aurait voulu emprunter son titre Ă  Serge Gainsbourg Sous le soleil, exactement ... ; c’est le mathĂ©maticien Ivar Ekeland construisant entiĂšrement son livre Au hasard sur un profond enracinement dans le texte et l’esprit des sagas scandinaves ; c’est le biologiste Jacques Ninio, alternant dans La biologie buissonniĂšre, dĂ©veloppements sur les dĂ©couvertes rĂ©centes de sa science et tĂ©moignages personnels en forme de petites nouvelles. Et l’on peut mĂȘme trouver de vĂ©ritables romans sur les recherches contemporaines, Ă©crits par des Ă©crivains, en collaboration avec des scientifiques – et illustrĂ©s39. Il n’est pas jusqu’à l’histoire des sciences qui ne s’essaie Ă  la fiction dans Les pensĂ©es nocturnes d’un physicien classique, c’est sous forme romanesque que l’historien Russell Mac Cormmack, synthĂ©tisant les recherches acadĂ©miques, retrace les bouleversements de la physique au dĂ©but de ce siĂšcle. Ce recours ce retour ? Ă  la littĂ©rature, on peut le voir Ă  l’Ɠuvre aussi dans le mouvement de rĂ©novation des grands Ă©tablissements de culture scientifique et technique. Coup sur coup, le MusĂ©um d’Histoire Naturelle et le MusĂ©e National des Techniques ont Ă©prouvĂ© le besoin d’enraciner leur image et de ressourcer leur esprit au travers de petites anthologies littĂ©raires, recueil des visions et des Ă©motions qu’ils ont pu inspirer40. Il faudra revenir sur l’écrit de la science ... 38Nous, scientifiques, sommes trop seuls. On nous invite parfois Ă  sortir de nos laboratoires et Ă  prĂ©senter au monde nos trouvailles. Mais nous sommes si mal Ă©levĂ©s, si gauches que, souvent, notre maladresse ennuie et notre brutalitĂ© effraie la sociĂ©tĂ©. Aussi avons-nous besoin que l’on s’occupe de nous et de notre science, que l’on vienne vers nous, nous aider, nous policer. DĂŒrrenmatt, justement, l’avait compris ; dans Albert Einstein, texte d’une ironique et salutaire mĂ©ditation sur Einstein et Spinoza, confĂ©rence faite Ă  l’invitation de l’Ecole polytechnique de Zurich, il commence ainsi son adresse aux Ă©tudiants et chercheurs scientifiques rĂ©unis pour l’écouter 41 DĂŒrrenmatt, 1982, p. 9 Si j’ai acceptĂ© l’invitation de l’Ecole polytechnique fĂ©dĂ©rale de donner une confĂ©rence sur Einstein, c’est pour la raison suivante Ă  l’heure actuelle, les mathĂ©matiques, les sciences physiques et naturelles et la philosophie sont Ă  tel point interdĂ©pendantes que le profane doit, lui aussi, s’atteler Ă  trancher ce nƓud gordien. Car, abandonner physiciens, mathĂ©maticiens et philosophes Ă  eux-mĂȘmes, c’est les refouler dĂ©finitivement dans le ghetto de leur spĂ©cialitĂ© oĂč, oubliĂ©s et dĂ©concertĂ©s, ils sont Ă  la merci des technocrates et des idĂ©ologues, comme ils l’ont toujours Ă©tĂ© et ne cesseront de l’ĂȘtre41. 39Merci aux romanciers, aux dramaturges, aux poĂštes, de ne pas nous abandonner Ă  nous-mĂȘmes. Films Streaming Enrage, Streaming Complet VF - Film HD, enrage. HD streaming, enrage Comment regarder un film et sĂ©ries en ligne en vf complet Streaming Enrage, Streaming Complet VF - Film HD enrage Le Mouton enragĂ©Titre original Le Mouton enragĂ© Film Le Mouton enragĂ© 13 March 1974 19741974-03-13 N/A Stream GratuitFilms Streaming Enrage - Le Mouton enragĂ© streaming complet, Le Mouton enragĂ© streaming vf gratuit Nicolas Mallet est un modeste employĂ© de banque rĂ©signĂ© Ă  la mĂ©diocritĂ© sociale pour la sĂ©curitĂ© que lui procure son emploi. 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Furieux, il commence Ă  la suivre... La journĂ©e de Rachel se transforme en vĂ©ritable cauchemar. Comme un chien enragĂ©Titre original At Close Range Film Comme un chien enragĂ© 18 April 1986 19861986-04-18 N/A Stream GratuitFilms Streaming Enrage - Comme un chien enragĂ© streaming complet, Comme un chien enragĂ© streaming vf gratuit Brad Jr. vient de quitter l'Ă©cole et s'ennuie dans sa petite ville de Pennsylvanie. Il revoit son pĂšre, Brad Sr., qui a depuis longtemps quittĂ© sa famille pour vivre en bande avec ses copains avec lesquels il a montĂ© un gang de vols de vĂ©hicules. Brad Jr., de plus en plus admiratif, finit avec un groupe de copains par faire la mĂȘme chose. EncouragĂ© par les aĂźnĂ©s, le jeune gang vole des tracteurs. Le drame Ă©clate lorsque la police s'en mĂȘle. Ce film est tirĂ© d'un fait divers oĂč un gang, en 1978, recruta des adolescents et les assassina froidement comme des tĂ©moins dangereux. Le sang du chĂątimentTitre original Rampage Film Le sang du chĂątiment 01 September 1987 19871987-09-01 N/A Stream GratuitFilms Streaming Enrage - Le sang du chĂątiment streaming complet, Le sang du chĂątiment streaming vf gratuit Charles Reece Alex McArthur est arrĂȘtĂ© aprĂšs avoir commis plusieurs meurtres brutaux accompagnĂ©s d'actes de mutilation. Reece justifie ses actes par la nĂ©cessitĂ© de boire du sang pour se purifier. Le procureur Anthony Fraser Michael Biehn est chargĂ© de requĂ©rir la peine de mort contre Reece. Fraser, hantĂ© par le souvenir de sa fille morte, est en proie Ă  des doutes sur la validitĂ© de cette peine, d'autant que la dĂ©fense soutient la thĂšse de l'irresponsabilitĂ© pĂ©nale. Reece est dĂ©clarĂ© sain d'esprit et condamnĂ©, mais un nouvel examen mĂ©dical par IRM le rend finalement irresponsable pour cause de maladie mentale. EnfermĂ©, il met fin Ă  ses jours par overdose mĂ©dicamenteuse. Chute libreTitre original Falling Down Film Chute libre 26 February 1993 19931993-02-26 N/A Stream GratuitFilms Streaming Enrage - Chute libre streaming complet, Chute libre streaming vf gratuit Il a suffit d’un rien une chaleur oppressante, l’éternel embouteillage aux abords de Los Angeles et un sentiment d’oppression insupportable, pour qu’un homme ordinaire abandonne sa voiture en plein trafic et sombre dans la folie. Devenu incontrĂŽlable, sera-t-il arrĂȘtĂ© avant qu’il ne commette l’irrĂ©parable ? WolfguyTitre original ă‚Šăƒ«ăƒ•ă‚Źă‚€ ç‡ƒăˆă‚ç‹Œç”· Film Wolfguy 04 April 1975 19751975-04-04 N/A Stream GratuitFilms Streaming Enrage - Wolfguy streaming complet, Wolfguy streaming vf gratuit Sonny Chiba est WOLFGUY, le seul survivant d'un clan de loups-garous qui compte sur ses super-pouvoirs sauvages, activĂ©s par la pleine lune pour rĂ©soudre des crimes mystĂ©rieux. 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Mickey parvient Ă  le sauver de justesse mais la poursuite continue.

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